On avait tout bien préparé.
On s'est appliquées à choisir, on a fait faire de beaux emballages, et on était bien fières de tout. Quelques petits mots sur une petite carte rigolote, pour une nouvelle bougie à souffler.
On s'est retrouvés le long de la Seine, dans un petit resto, à l'étage.
Je me suis garée un peu plus loin, il faisait noir déjà, j'ai pressé le pas, j'ai entendu quelqu'un derrière moi, et, en me retournant un peu par hasard, j'ai vu ses yeux luire de malice sous les réverbères. J'étais soulagée, et surtout heureuse de le retrouver là, sous la bruine, en pleine rue vide, et les paquets dans mes mains.
On s'est tous alignés les uns à côté des autres, on s'est faites belles et les sourires brillent, on se retrouve et on est bien, on est là pour elle et c'est ce qui compte.
Les cadeaux une fois la bougie éteinte, on a chanté faux mais chanté de bon cœur, et on a tellement tardé qu'on s'est fait virer.
Un bisou sur le trottoir avant de repartir chacun de son côté.
La nuit nous enveloppe sur une fraicheur perlée.
On a sorti le mode travaux, mon GPS n'a pas voulu trouver la maison, il me tardait d'arriver, et j'ai fini par trouver quand même.
Sarabinette était déjà à l'œuvre, et les mecs s'affairaient à l'étage.
Je me suis changée dans un coin, j'ai tout protégé de la poussière, et je m'y suis mise moi aussi, après un tour du proprio.
Et en musique bien sûr.
On a sorti les masques pour pas respirer trop de poussière, ça m'a fait penser aux masques canard du boulot, et on a même dessiné des moustaches de chat dessus, ça nous donnait des airs de gamins en art plastique.
On a fait une pause pizzas, j'ai regardé les heures passer en attendant que Flonflon pointe son nez, il est arrivé bien tard, histoire de poncer un coup le parquet pendant que la peinture séchait sur les portes qu'on avait poncées dans la matinée.
On s'est refilé les masques, on s'est trouvé une dernière porte à travailler, on a joué des pinceaux encore une fois et puis j'ai filé la dernière.
Au japonais, on a choqué la serveuse parce qu'on ne voulait pas manger mais que boire. Sarabinette qui me dit tu crois qu'elle nous prend pour des anorexiques? non non t'inquiète, je lui dis en pensant fort à nos fesses moulées dans nos jeans.
Flonflon joue au mikado avec ses baguettes.
Frankenstein nous attendait dans l'obscurité; il a fallu qu'on s'asseye sans rien voir, en distinguant à peine où on posait nos fesses. Les gens n'ont rien dit, j'ai biglouché derrière les lunettes 3D, j'ai cru que le sommeil avait gagné Flonflon, et à la fin, on avait tous pris un air blasé.
C'était nul.
Je l'ai suivi dans sa campagne lointaine.
J'ai essayé de me faire fantôme, puis il est parti un peu trop vite, j'ai loupé la marche, et j'ai rattrapé à l'aveugle ce qui allait tomber en dégâts.
La lampe de sel pour veiller sur le sommeil qui me manque, le soleil qui se faufile sous les paupières lourdes. J'ai mal au dos d'avoir été pliée en deux sur les portes à poncer.
J'ai joué du pinceau pour camoufler comme j'ai pu, la salle de bain de fille comme j'adore, ça sent encore le parfum, et tous les flacons, je les connais, et je souris.
Je descends, je ne suis pas bien sure de moi, j'entends une voix familière, et puis je me laisse porter; je ne sais pas tricher.
Veni, Vidi, Convici.
Les crêpes ont un goût de rire.
On se demande où a bien pu passer la fève.
Et, en moi, une petite voix me chante "because I'm happy"...
Heureuse.
(Enfin).
#unbondébut#
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