samedi 24 mai 2014

#quandsouffleleventdailleurs#

Mon ami le chat miaule à la porte de bon matin.
Je me dis laisse, ça va passer quand il va voir que rien ne bouge, il s'en ira.
Mais que nenni, il a dû m'entendre me réveiller, je me dis qu'il va enquiquiner tout le monde, peut-être les filles ne l'auront-elles pas entendu?

J'ouvre la porte doucement, et en chuchotant fort je lui dis ouste, allez, hop, et il miaule encore, une pichenette sur l'oreille et il prend la poudre d'escampette.
Non mais.

Du coup les filles sont réveillées, elles se moquent de mon autorité, il y a des nuages dans le ciel et le vent se lève.
Sarabinette joue les miss météo. Non, au bord de plage le ciel sera dégagé. Bon, je n'en suis pas personnellement convaincue mais je ne dis trop rien.

On a profité des gros nuages pour faire un tour.
Aller plus loin que la limite de nos ballades nocturnes quand on joue nos froussardes parce que la rue après n'est plus éclairée et qu'il y a toujours la même voiture, au même endroit, et quelqu'un dedans qui fait on ne sait quoi.

La rue emmène sur une partie pas très belle. Y'a beaucoup de travaux, des chantiers, et des maisons en bord de mer quand même, et un peu plus loin une petite crique à l'eau turquoise.
On y descend tranquillement, on trempe nos pieds, l'eau est fraiche mais on est contentes.

Le vent s'est bien levé, on se dit qu'au bord de la piscine se sera mieux que sur la plage, il n'y aura pas tout ce sable qui vole partout et qui colle, les serviettes ne se retourneront pas et, si c'est quand même le cas, on ne sera pas ensablées.

Entre deux nuages, le soleil mord violemment nos peaux. On se tartine de crème protectrice, ça fait pschitt pschitt et ça sent bon le monoï, et quand on a fini, on se pose. Une face, puis l'autre.
Tout est stratégique.

On s'inspecte les unes les autres, pour ne pas ressembler à un trio de crevettes le soir à l'apéro, d'autant qu'en plus ce soir on sort, on doit être belles.

C'est long sur les transats.
Le chat s'est installé à coté de nous, à l'ombre, et roupille pendant qu'on se dore la pilule.
Les filles tâtent quand même l'eau du bout des orteils, mais elles frissonnent.
De toute façon, y'a pu de photos à faire sous l'eau.

Elles optent pour la plage. On ne sait jamais, elles disent, c'est sûrement plus dégagé là-bas.
Y'a personne sur le sable, personne dans l'eau, nous on fait comme si de rien n'était, mais bronzer en gilet je ne suis pas sûre que ce soit au top.

Je râle parce que ma serviette se retourne en projetant du sable partout, y'en a jusque dans le sac, et ça m'énerve, en même temps me direz-vous, c'est le principe de la plage d'avoir du sable partout, et puis quelle idée d'abord d'être là avec tout ce vent.
C'est pas faux.

On a fini par rentrer avant que mon BiBa ne s'envole, j'ai frissonné tout le trajet retour, et je me suis posée sur la terrasse parce que quand même les vacances c'est fait pour prendre l'air.
Surtout celui de la mer.
(NDLR: mer qu'on voit depuis le balcon).

On s'est préparées, l'heure avait tourné, j'ai sorti ma jolie robe neuve que Mamie m'a ramené d'un marché du Sud, elle est bleue et vaporeuse, seulement voilà la doublure remonte pas mal, et je sens que je vais devoir la remettre toute la soirée.

Je demande à miss FloE ce qu'elle en pense, elle me dit t'as quoi à mettre aux pieds? j'ai embarqué mes petites chaussures qui se lacent sur la cheville, très simple et très joli, elle me dit que c'est bien comme ça, reste comme ça, ça fait un peu antique.

On a transformé la chambre en salon de beauté et de maquillage, on se prépare devant le miroir à tours de role,et, quand on est satisfaites du résultat et que les copines ont validé, un coup de parfum et on s'en va.

Sarabinette a été prise d'une soudaine envie de hamburger. Et c'est vrai qu'à l'entendre parler, ça a été un peu contagieux, au final on était trois à en avoir envie.

On est allées d'un seul coup d'un seul au resto qu'on avait repéré, c'est là que l'Envie était née, on s'est installées, j'ai sorti mon anglais et le mec nous a demandé dans un français parfait si on était Françaises ou Belges.
OK.

On a commandé les plats, on a siroté un Pina Colada en attendant que ça arrive, j'ai eu le tourni parce qu'il n'y avait rien à manger encore, et les filles se sont moquées.

On a photographié les assiettes, y'avait pas beaucoup de frites, on s'est dit c'est pas grave on aura faim pour le dessert, et il manquait des bonbons sur le verre pour que tout soit parfait.

J'ai glissé les petites ombrelles japonnaises dans mes cheveux, ça m'a fait penser à Audrey Tautou, sauf que j'ai pas grand chose en commun avec elle à part peut-etre la taille et la couleur des cheveux. Mais c'est tout.

On s'est enfilé nos burgers, et au moment du dessert le mec a apporté l'addition en disant qu'il fermait, on s'est regardées un peu médusées quand même, nan mais c'est quoi c'te blague? Et le brownie alors?
On a payé et on s'est dit qu'on irait en manger un ailleurs.
On n'en a pas mangé.

On est allées "Dreamer", je me suis laissé faire et j'ai lâché prise.
Oui, moi qui contrôle toujours tout, qui reste maître du moindre fait, du moindre geste et de la moindre pensée, moi l'intransigeante, j'ai lâché prise. Sans perdre pied.

Elles ont rigolé de me voir faire, ont été peut être étonnées.
Moi-même, je l'ai été.

Les talons ont fait clap clap, clap clap sur le pavé, clap clap dans les escaliers, clap clap sur le carrelage. J'ai pensé rolàlà les voisins de dessous, mais on rigolait en même temps tellement fort à s'appliquer à faire nos grimaces, je crois que talons ou pas, ils n'étaient plus à ça près.

Et puis couchée, à entendre dehors le vent d'ailleurs, je me suis qu'ici ou là-bas, les étoiles étaient les mêmes.

#quandsouffleleventdailleurs#





 
 

vendredi 23 mai 2014

#commedessirènesdansleau#

Je me suis fait un nouveau pote.
Le chat de l'hôtel.

C'est vrai qu'il est bien beau avec ses yeux bleu glacier, sa couleur beige et son miaulement qu'il fait résonner dans toute la résidence.

Et moi, en mal de chats, de lui parler comme aux miens.
On dit que les chats ne comprennent qu'une langue.
Ben je dois parler le chat international.

Ce matin on a décidé de s'organiser des visites. Histoire quand même de voir un peu du pays.
On avait repéré un petit kiosque avec écrit "(blabla)Tourism", on est parties du principe que c'était l'office du tourisme, et en fait c'était pas ça du tout.
Mais en rentrant, le mec était bien sympa, et il nous a proposé tout plein de trucs biens.

On a fait genre qu'il fallait réfléchir alors qu'en fait on avait déjà décidé sans se l'avouer, on est allées poser nos serviettes sur la plage, un peu plus en retrait que d'habitude. Y'avait encore la Policia et les méduses, moi j'ai pas voulu mettre un orteil dans l'eau, parce qu'avec le bol que j'ai ça serait encore tombé sur moi.

On a fait les crêpes, on a décidé finalement d'aller sur l'autre partie de crique, parce que là-bas eux ils se baignent.
En passant on a validé les excursions, et voilà comment on se retrouve avec la visite du parc aquatique et celle du marché. Oui mais attention, pas n'importe quoi.
Visite du Texas Rancho, rien que le nom déjà ça fait rêver, avec nage avec les otaries. Un remake du film "André" (oui je sais, personne ne le connait... ).
Et on est excitées comme des ados pré-pubères.

L'eau est un peu plus turquoise sur cette partie de plage-là. Mais y'a plus de caillasses aussi.
On se surveille mutuellement pour ne pas trop cramer, et surtout pour ne pas avoir les marques de maillot autour du cou.
Mariage oblige.

On fait trempette, ya d'autres poissons mais sans masque c'est difficile de les voir vraiment, ya que Sarabinette qui maitrise l'art de l'étoile à l'envers, et je me demande comment elle arrive à flotter en relevant les guiboles et sans bouger le reste.
J'ai essayé, j'ai failli me noyer.

L'heure a tourné, je crois qu'on se lasse aussi de ne pas bouger, alors on prend nos affaires et puis c'est l'heure du goûter, on s'arrête au petit café en front de mer, on avait repéré les yaourts glacés.

Y'a un couple pas loin sur la terrasse.
Le mec a le profil type de l'alcoolique, et il va et vient pour photographier sa femme sous tous les angles. Jusqu'à se coller derrière moi.
Des fois je me demande dans quelle mesure je sais rester calme.
C'est les vacances, ça doit être ça.

On rentre tranquillement finir de faire les crêpes sur les transats, et soudain je me rappelle qu'on a le super appareil waterproof. Bon, je ne l'ai jamais testé mais c'est le moment, faut bien un début à tout.
Je l'envoie à Sarabinette, on met au point les combines de photos limite professionnelles, et on ne voit pas le résultat parce que l'écran de visu est pourri.
J'arrive à distinguer des ombres, et soudain je repère un bout de ma guibole à coté du bout des cheveux de Sarabinette qui flottent, c'est tout sauf cadré et on voit rien du tout; et puis un bout de cuisse ou de pied, peut être les deux, Miss FloE portait Sarabinette et on ne voit qu'un entrelac de jambes et de bras.
Du grand art.
Alors on se colle, on prend la pose sandwich, je me retrouve entre Miss FloE et Sarabinette, et on rigole, et on a l'air bien.
C'est le principal.

Le chat n'est pas loin, il nous guette, je l'appelle et il vient se mettre sous les transats.

On sort l'apéro, et de grignotis en blablabla, finalement on ne dinera pas.

On reluque les bronzages, attention t'as cramé sévère là, ah oui zut mais hé, j'ai la marque du maillot là ou je rêve? Celle que je ne voulais pas, celle interdite parce que je ferai tache au mariage si j'ai cette marque là, mais comment c'est possible j'ai défait les nouettes à chaque fois.
En fait, on a cramé en, cherchant nos arrêts de bus pour les excursions. OUI, à travers nos vêtements de plage (légers, certes...).
La loose.

La ballade de nuit s'offre à moi comme une bouffée d'air frais pour mes neurones peinés.
Je prends d'autres résolutions.
Mais c'est bien connu, les résolutions de nuit sont celles que le jour efface.

Demain, je serai grande.

#commedessirènesdansleau#

 

#àchaqueséjoursoncommencement#

Le premier truc qui me vient quand j'ouvre un œil, c'est de voir le ciel.

Un peu de nuage de-ci de-là, je me dis un peu plus et le Karma de Monsieur Sly nous portera préjudice.
Pour de vrai.

Mais il nous en aurait fallu bien plus qu'un peu de vapeur d'eau pour nous rebuter à aller bronzer.

On a pris un petit déj au café sur le front de mer. Des toasts poêlés qui sentent la graisse.
On a torché les courses vite fait bien fait, on est vite rentrées pour tout ranger, et je suis allée à la réception chercher de l'eau.
Oui, parce que l'eau du robinet n'est pas à boire.
J'y prête d'ailleurs extrêmement attention quand je me rince les dents, de peur de me retrouver clouée au trône.
Et tu parles d'une reine...

Le Monsieur il a un peu des airs de crapaud. Pas méchant ni mal accueillant. Juste qu'il parle espagnol, et moi pas. Heureusement il comprend Water please, et le reste se passe en langage des signes.
Formidable.

On enfile les maillots, on embarque notre barda, et on file s'installer sur la plage.
Le bonheur de sentir le sable chaud, y'a pas trop de monde, et on va tâter l'eau.

Y'a des petits poissons, l'eau est très claire, transparente, c'est joli et agréable, ça fait vraiment vacances.
On laisse nos affaires pour faire trempette pour de bon, fini de tâter le terrain, on y va doucement mais sûrement, mais on y va quand même.

Et puis il y a, dans toute cette eau turquoise, une mini-méduse rouge trop mimi.
Je dis attention les filles, y'a une petite méduse, alors on regarde de près-loin, on s'arrête, et quand elle s'approche un peu trop Sarabinette fait des éclaboussures pour la repousser.
Et puis on nage.

C'est bien c'est beau c'est chouette, l'eau est bonne, on rigole.
Et puis en regardant d'un peu plus près, y'a la mini méduse pas loin qui nage à mon secours et voudrait s'agripper à mon doigt. Ca picote un peu, je me dis saleté de bestiole, et en fait en regardant bien y'en a pas mal qui flottent un peu partout. Sans compter celles qu'on voit pas.
Ca me lance d'un coup à la jambe, comme un coup de fouet, je m'agite toute seule en râlant, saleté de méduses de merde, et ça picote ça picote ça picote.

Et les gens, au bord, de baragouiner dans toutes les langues sauf la nôtre que y'a des méduses, oh regarde y'a des méduses.

Je m'installe sur la serviette, et je deviens presque hypocondriaque.
Mais hypocondriaque warrior quand même.
Du style: "ça fait quoi d'être brulée par une méduse? nan mais c'est bon, je vais attendre et j'irai à la pharmacie si j'ai besoin. Enfin quand même, imagine ya des effets secondaires?".
Jusqu'à ce que la Policia se pointe pour planter les panneaux de prévention.
Alors Sarabinette vient avec moi, et moi je capte rien parce que tout est en espagnol, alors elle me traduit. Faut juste mettre du vinaigre.
Quoi? c'est tout? Ca lancine, j'ai cru perdre un morceau de ma cuisse et juste faut puer le vinaigre et voilà?
Oui, voilà. C'est pas plus compliqué.

J'ai arrêté d'être hypocondriaque passagère.


Je suis allée courir un peu le long de la mer.
J'ai pris des résolutions que je ne tiendrai pas. Mais je m'en fous, les résolutions sont faites pour ne pas être tenues.

On a regardé si on avait la marque du maillot. On s'est inspectées les unes les autres, on a examiné nos peaux, tiens attention t'es un peu rouge là, et on était contentes.

On a pris l'apéro sur le balcon, au calme.
L'air frais et doux nous a enveloppées lentement. On s'est balladées en nocturne le long des plages. J'aime les ballades de nuit (oui, avec deux L pour mieux voler...), tout prend un air de théâtre, et je me dis que quel que soit l'endroit, le théâtre se dresse.

La nuit a eu raison de moi.

#àchaqueséjoursoncommencement#

 
crédit photo: LeMondeDeLaLo 

#dépliersesailesausoleil#

 
 
 
 


J'ai fait et refait ma valise.
Un nombre incalculable de fois.
J'ai arrêté de compter après 5 je crois, perdue dans les nombres, entre mes allées et venues et ceux de la balance. Parce que oui, j'ai aussi pesé et repesé le bagage un nombre incalculable de fois.
Bref, tout était prêt, et y'avait même des petits trucs à glisser dans la grosse valise de secours.
Sauf que de petits trucs en petits trucs, on en fait un gros gros truc qui, au final, ne sera pas pesé parce que Sarabinette n'a pas de balance.
On s'engouffre dans la voiture, et c'est parti nos kikis, on suit ce que raconte le GPS entre deux blablas de nana.
On est arrivées devant la ferme transformée en garage, y'avait des dizaines et des vingtaines de voitures alignées presque proprement, on a attendu le mec en mangeant une barre chocolatée fondue, on en avait plein les doigts, c'était rigolo.
On a fait des photos dans la voiture pour narguer les collègues, elles nous ont dit bande de chanceuses vous êtes trop belles profitez-en bien, si j'avais pu narguer tous ceux qui sont partis à chaque fois que j'étais assignée au boulot, je l'aurais fait.
Gentiment.
Mais au fond je me dis que je l'ai tellement bien glissé ici et là que je les ai nargués quand même l'air de rien, et que tout est passé comme un lettre à la poste.
Tiens, faudra pas que j'oublie les cartes aux mamies...
On se balade un peu dans l'aéroport, j'ai le sac à l'épaule qui me pèse, je me demande s'il n'est pas trop lourd quand même, enfin il a déjà les dimensions requises, c'est pas mal.
J'ai fait ce que j'ai pu.
Ah zut voilà, je cherche dans le fouillis mon passeport tout beau tout neuf et le billet imprimé avec soin par Miss FloE. Tout ça pour que le mec au guichet me dise que j'avais pas besoin de passer par lui.
Mais si mais si mon p'tit monsieur, on a la grosse grosse valise.
Alors il nous fait avancer ensemble, Sarabinette s'occupe du reste, et puis FloE me regarde en grimaçant, on a 2kilos de trop.
Qui sont passés l'air de rien. Parce que la nénette aimait bien les Portugais et que Sarabinette en était une.
Comme quoi des fois ça tient à peu de choses...
J'avais tout rangé pour avancer et bien sûr, il a fallu que je me retrouve encore en tête pour passer quasi immédiatement encore une vérif de papiers.
Je m'avance, je lâche la poignée de la valise qui s'écroule sur les pieds de la nana, je m'excuse, mais j'ai une main dans l'autre sac pour chercher mon passeport, on sait tous que les filles savent faire deux choses en même temps, ben à ce moment là j'ai dû relever certainement plus de ma part de garçon manqué.
Elle me baragouine un truc que je ne comprends pas, elle a dû voir à ma tête que j'avais rien saisi, alors en langage wesh détaché elle articule "Il fait chaud dewors?". euh... j'ai dit, ben oui oui, en tout cas plus chaud que je ne pensais ce matin.
J'avais les bras remplis de pulls.
On a avancé dans les rangées serpentées, et on est arrivées jusqu'aux portiques de détection de métaux. Il a bien fallu encore que je fasse bip bip, une black élégante s'est avancée, a écarté les bras sur les cotés comme pour faire l'avion, je me suis dit que dans un aéroport c'était plutôt rigolo. J'ai fait pareil, elle a tâté de haut en bas, ça va je ne suis pas trop grande, elle a pas eu trop de taf avec moi.
Miss FloE a fait bip bip aussi et donc y a eu droit aussi, mais elle nous avait prévenues de toute façon qu'elle, elle y a droit à chaque fois.
Y'a que Sarabinette qui n'a pas sonné, mais bon ça n'aurait pas été bien juste qu'elle s'en sorte aussi facilement, alors ils lui ont attrapé son sac et retourné dans tous les sens pour une image bizarre qu'ils n'ont jamais retrouvée.
Et elle, se retournant vers nous "Nan mais je suis quasi sure que c'était pas mon sac".
Et pendant ce temps, la mémé de derrière se met à râler, on dirait presque qu'elle va se mettre à pleurer, bah oui madame mais les gels douches et les shampoings et tout et tout, c'est pas possible, ça sera jeté.
On s'enfile un sandwich avant de monter, parce qu'on se dit que le trajet va être court mais long, court en durée, long d'ennui.
Et l'ennui creuse la faim.
On va chercher des magasines people pour se tenir informées des potins inutiles, et on pense à DéDé restée au boulot qui les pique en douce quand on monte en réa. On lui ramènera.
On espère avec Miss FloE que personne ne viendra se mettre à coté de nous pour que Sarabinette puisse venir. Elle est un peu plus haut dans la rangée, on se fait coucou de loin en se grandissant un peu.
On décolle, les mioches commencent à brailler, il y a une petite fille toute sage qui ne dit rien, et là me revient la question habituelle: pourquoi certains enfants ressentent-ils le besoin de faire chier le monde en hurlant dans les aigus?
On en a eu pour les 2/3 du vol.
J'ai regardé par le hublot pour voir les nuages défiler.
C'est pas bien passionnant, mais ça m'a endormie quelques minutes, j'avais la tête dedans, c'est toujours mieux que dans le brouillard, mais quand même moins bien que dans les étoiles.
A l'arrivée on a laissé les autres descendre d'abord, mes tympans étaient contents que ce soit enfin fini, adios adios, en espérant ne pas les avoir au retour.
Ne jamais partir conquise.
J'ai dû rechercher dans un coin rangé de ma tête les notions basiques d'anglais que j'ai pu acquérir en quelques années de cours, on a longé la longue file de taxis, on en a pris un au pif et on a dû prendre finalement le premier de la file.
Le mec n'a pas décroché un mot, j'aurais bien voulu lui parler, ça fait vide une voiture remplie de touristes muettes, et c'est triste.
Et puis surtout, la musique qu'il avait mise était surtout nulle, ça aurait couvert un peu.
Mais personne n'a rien dit.
Il ne parlait pas anglais.
On s'est installées bien vite dans la location, on a enfilé nos maillots de bain et on s'est allongées sur les transats au bord de la piscine pour commencer à prendre le soleil.
C'est alors que je me suis dit qu'enfin ça y était, les vacances avaient commencé.

 #dépliersesailesausoleil#

jeudi 22 mai 2014

#EVJFpluvieuxEVJFheureux#


EVJF.
Comprendre Enterrement de Vie de Jeune Fille.
En l'occurrence celui de Miss NaNa.

Ca avait été presque la catastrophe, une obligation de dernière minute de retirer les bâton dans nos roues pour que la carrosse de 8h45 puisse rouler sans encombre.
Et au final, on avait pas trop mal réussi.

C'était sans compter sous la pluie qui a cru bon de nous accompagner du matin jusqu'au soir.
La pluie d'un Paris gris, la pluie de photos à retravailler (j'y suis encore d'ailleurs), la pluie d'accessoires en tout genre, la pluie de sourires et de mains qui applaudissent de satisfaction (je crois).

Le réveil n'a bien évidemment pas sonné quand il aurait fallu, il n'a même pas sonné du tout et quand j'ai ouvert les yeux, il aurait fallu que je parte.
Et merde...

Disons qu'en temps normal déjà je traine la patte et la ponctualité n'est pas mon amie, mais là j'ai fait au plus vite parce qu'en plus miss Camille m'attendait sous la pluie.
On s'est retrouvées sur le parking, presque au complet, et on est montées préparer l'Intéressée. Pendant qu'elle rougissait ses lèvres et enfilait ses gants de reine et son écharpe de miss, on a revêti nos superbes T-shirt préparés avec soin pour l'occasion.
Future mariée avec une flèche histoire de la désigner; au cas où les gens dans la rue n'auraient pas vu les gants, les escarpins rouges et l'écharpe rose avec en pailleté "future mariée".
Trop la classe.
Sans oublier les bijoux de princesse en plastoc.

Et puis on a pris la poudre d'escampette. On s'est abritées dans nos voitures, suivi la route sans encombre, on a trouvé les places là où on voulait. Tout allait nickel.
On s'est abritées sous les coffres ouverts le temps d'attraper nos affaires, et on s'est faufilées sous les parapluies, dans le détour des rues.
Et puis, arrivées devant le bar à brunch, la pancarte "Sorry we are closed" me fait sursauter le cœur, et j'ai peur soudain que ça tombe à l'eau.
Oui, sous la pluie.

Je pousse la porte et y vais un peu au culot, et au lieu d'attendre dehors que ça ouvre, on a le droit d'attendre dedans. On s'étale  sur le canapé, on observe le café, réplique du Central Perk, on est toutes excitées, et on commandes nos bagels.
On les mange comme on peut, ça ressort de partout, surtout du milieu, c'est un peu la particularité du bagel aussi, et on rigole de manger comme des gamines.
Miss NaNa se retrouve reporter du jour; "que pensez-vous du mariage?", mais voilà les gens sont trop jeunes, divorcés, en passe de l'être, séparés, esseulés. La misère humaine.

On reprend nos parapluies, on tape la pose aux pieds de Saint Michel, et on prie pour que la pluie s'arrête. Seulement voilà, prier quand on ne croit pas, ça marche pas vraiment...
On fait les belles avec les uniformes, enfin surtout Miss NaNa, et on se donne un peu le culot de tout, c'est dingue comme un EVJF peut être un bon prétexte.

On voulait que le Diable s'habille en Prada, seulement manque de bol les escarpins n'auraient pas vraiment aimé les flaques.
J'avais déjà en entrant au Garden Perk les pieds qui faisaient flop flop dans mes ballerines à paillettes, et je me suis fait une raison dès le début.
Demain, j'aurai la crève.

On a signé le cadenas à l'abri sous le pont, on a cherché où Miss NaNa pourrait bien l'accrocher, un de plus parmi les autres, et je me suis dit pourvu que ce ne soit pas celui de trop qui fasse écrouler le pont.
On ne sait jamais...
Et puis Miss NaNa a rechaussé les escarpins rouges comme ses lèvres, a tapé la pose digne d'un model, et on est reparties en gloussant comme des ados parce que même sous la pluie, on était bien.

On a fait du jardin des Tuileries le lieu de notre promenade. On a cherché des gens à interviewer, mais c'est fou comme à Paris les gens sont aussi gris que le ciel. On a laissé tomber les autres, on s'est occupées de nous, on est montées jusqu'à Opéra pour voir ce que ça faisait d'être petit rat, mais on a plutôt bifurqué pour rentrer.

On s'est éparpillées un peu dans le quartier pour mieux se retrouver dans le Séphora du coin.
On est arrivées au compte goutte, un peu comme nos parapluies qui ont perlé partout sur le beau sol brillant, ils nous ont emmenées vite fait bien fait au fond du magasin, surement pour éviter le trop grand brouhaha qu'on risquait de faire ou peut être parce qu'avec nos sacs et nos pieds tous mouillés on prenait un peu (trop) de place dans les rayons.
La maquilleuse est arrivée, belle avec ses yeux colorés comme un perroquet tropical, c'est normal elle nous dit, c'est pour le thème de ce samedi, Rio. Et son accent quand elle parle et qu'on ferme les yeux pour qu'elle nous les dessine, ça donne des envies d'ailleurs. On en oublierait presque qu'il pleut comme vache qui pisse à quelques mètres de nous.

On se regarde les unes les autres, l'attente, c'est un peu une excitation générale, voir à quoi ressemblera la copine assise sur le tabouret haut et qui se trouve entre les mains de la maquilleuse.
Et puis on joue les manucures, on s'applique sur les ongles des unes des autres, ça marche un peu comme à l'école, et on compare nos travaux.
On fait un tour dans le magasin, puis deux, de temps en temps ils s'inquiètent en passant de savoir si tout va bien, et nous n'avons toujours pas grandi, malgré nos ongles vernis et nos yeux qui pétillent.

On ne veut pas attendre pour manger américain vintage, tant pis, une brasserie au coin de l'avenue aura raison de nous.
On a peur du clown qui vient nous faire pouet pouet dans les oreilles, il sent l'alcool et il se croit drôle mais on est plutôt clownophobes et on prend vite nos cliques et on lui donnerait bien nos claques.

On joue nos princesses sur les pavés de la ruelle, oui mais voilà, un peu bancales les princesses sur leurs talons hauts avec ces pavés irréguliers qui nous feraient une entorse rien qu'en ballerines.

On a fait la queue parce que je crois ils voulaient nous montrer qu'on avait pas le choix, mais plus pour faire joli que réellement utile parce que je n'ai jamais compris à quoi ça a bien pu servir, personne n'est sorti avant qu'on entre.
Un peu n'importe quoi.

Un mec nous a emmenées au sous sol, y'avait beaucoup de bruit et fallait crier très fort pour qu'on entende un chuchotement, s'entendait-on vraiment d'ailleurs? ça ressemblait plus à de la devinette qu'autre chose je crois.
L'essentiel, c'est de se faire comprendre.

On a rigolé des nanas en furie, on s'est regardées écœurées du trémoussage du serveur qui se prenait pour un acteur porno, on s'est dit nan mais c'est quoi ce gag? et plus de beurk que d'envie quand en plus on l'a vu prendre la tête de la nana pour lécher l'assiette de chantilly comme elle l'aurait léché lui.
Du Grand N'importe Quoi.

J'avais même plus envie de mon cocktail, de toute façon j'étais ailleurs déjà. Et Miss NaNa m'a rattrapée avant que je ne sois réellement déconnectée.

On a trainé nos talons jusqu'aux voitures, rien n'avait bougé, juste une idiote qui me collait au cul et qui me coinçait pour sortir.
J'ai râlé, je suis sortie la voir, j'ai toqué au carreau, et le moins énervée possible mais agacée quand même, je lui ai dit "euh, avec le peu de place que j'ai là, je crois que je ne vais pas vraiment pouvoir sortir..".
Je crois qu'elle n'avait pas vu dans son rétro le scooter garé derrière elle à l'arrache.

Miss NaNa n'avait pas envie que la nuit nous enveloppe.
Sur le parking on s'est embrassées, étreintes, la journée prenait fin sur une paix générale.


On dit que la nuit porte conseil.
Ce soir là, j'ai dû oublier ce qu'elle m'a dit.

#EVJFpluvieuxEVJFheureux#































 

#àgambader#

Le soleil commence à montrer son nez et je me dis alors "aujourd'hui, belle journée".
Belle journée pour gambader dans Paris la Jolie, toute vêtue de lumière.


On s'est donné RV au croisement de deux rues, moi j'étais paumée mais lui avait l'air de bien savoir où c'était.
Alors j'ai attendu.

J'ai activé le mode vacances, tongs aux pieds, 
vernis impec, et pantalon léger et blanc.

Il est arrivé, le sourire aux lèvres, et on s'est serrés dans les bras. Il m'a manqué.

On a pris des rues et des croisements, et dans un sourire qui se voulait assuré et rassurant, il m'a laissé entrer entre deux tables de jardin fluo déposées sur le trottoir.

Au mur, l'ardoise avec les formules.
Il chapeaute un peu, fait le guide culinaire, on va manger sain un peu, tu vas voir qu'il me dit, et moi je rigole.

C'est joli, cest simple et pur, un peu en bois, un peu ikea, et je me dis parfait pour les secrets.

On remplit les plateaux, ça a l'air bon, et on s'assoit un peu comme à la cantine.
Une cantine épurée.
Et saine, il reprécise.

Secrets à coups de baguettes en bois que je n'emporterai pas.


En sortant, happés par la foule.
Il y a un chat qui fait de l'équilibre sur les épaules de son maître.
Un vélo accroché à la façade.
Et des boîtes multicolores sur les étagères du magasin Kusmi Tea.

Et puis l'idée de génie.
L'envie de génie.
L'éclair de génie.

Et les gâteaux de pain de sucre.

Et, le ventre rond, reprendre sa route à la croisée des chemins.

#àgambader#