mercredi 20 mai 2015

#lamer#

Je pourrais vous parler de la pluie.
Mais pas du beau temps.
En même temps, c'est bien plus authentique quand on sort les bottes et le ciré.
D'ailleurs, je m'en suis trouvé un rose.
Rose, pour les filles.
 
Je pourrais vous parler des secrets des coquillages.
Mais manque de bol, avec ce temps, on n'est pas allés les chercher dans le sable mouillé. Alors les secrets ont été chuchotés à la nuit tombée.
 
Je pourrais vous parler des rues qui prennent l'eau; de leurs passants emmitoufflés, des mariés qui posent près des canons de Concarneau. De nous, allant d'une boutique à l'autre pour s'abriter un peu.
Et puis après tout, on n'est pas en sucre.
 
Je pourrais vous dire que ce temps triste, ces vagues grises et ces bateaux fantômes ont terni ces quelques jours.
Mais on s'est contentés des éclaircies et on a mis à l'épreuve l'appareil qui doit être devenu waterproof.
 
Je pourrais vous dire qu'on est restés cloîtrés à s'empifrer de kouign-aman. Mais on est allés par monts et par vaux, tantôt la côte déchainée, tantôt les champs verts, la musique à fond les ballons, et hauts les coeurs sur les chansons.
Gris dehors.
Mais tellement de soleil dedans.
 
L'été avant l'heure.


 
Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d'hiver..
 
 
#lamer#
 
 

















 

#TahitienneAlsaciennes#


Pâques n'était pas loin. 
Et je me suis dit bon, ils vont bien nous ramener un peu de soleil des îles.

Il a fait quand même bien frisquet. 
Clochette m'a joliment fait découvrir des coins nouveaux, les retrouvailles habituelles. On a déambulé dans les rues froides, j'étais pas bien couverte, c'était le presque été dans ma tête mais on était à l'hiver s’éteignant.

On a joué à la marelle dans un coin un peu foufou, je l'ai trouvée belle, ne me regarde pas je lui dis, et j'ai fini par l'avoir. 

La cathédrale se pare d'ors éphémères. 
J'en ai profité pour raconter mes secrets, je sais qu'ils savent déjà tout, qu'ils voient déjà tout, d’où ils sont, mais ça me rassure, j'ai pas besoin de ça pour penser à eux bien sûr, juste qu'à ce moment je me dis qu'ils sont là un peu plus.

J'ai attendu à la terrasse ensoleillée, un peu.
Et on s'est tous retrouvés comme si c'était hier, beaucoup.
On a rattrapé le temps écoulé depuis la dernière fois.
Et on a trinqué aussi.

Et puis l'idée saugrenue de vouloir monter tout là-haut.
Dans l'enthousiasme, j'ai oublié deux choses:
• j'ai le vertige vraiment vraiment vraiment 
• j'ai promis, pour l'avoir fait une fois, de ne pas recommencer.

La première chose m'a picoté quand on a entamé les montées ouvertes. 
La deuxième quand on a commencé le colimaçon en pierres glacées.

Sur le toit, j'ai fait des photos. 
Cheese par ci. 
Cheese par là.
C'est important les souvenirs. Et le bonheur aussi.
Les gens étaient tous petits en bas. 
Et moi pas bien plus grande mais bien plus haute. 

On a fini par reformer le clan des anciens. 
On a levé nos verres aux souvenirs. On a fait les andouilles. Croisé les jambes et les places sur les bancs.
Ça nous a remués un peu tout ça. 
Et pour oublier, on a noyé nos rires à coups de quilles et de strikes loupés.
Et, sur le parking, les SI.
Moi, si je gagne au loto, j'achète un jet et on va tous à Tahiti voir Tiphaine et Marcel.


Le réveil a eu un air de déjà vu.
J'ai laissé trainer mes pupilles sur les plaques du Bagelstein. Et j'ai regretté une porte fermée.
Qu'il a fini par ré-ouvrir.

On a pris le brunch habituel.
Avant le départ habituel.
On ne se le dit plus, on le sait.
Que bientôt, on refera.


#TahitienneAlsaciennes#


















#froiddecanard#

Allez, viens!
Ils sont là, dans la flotte, et moi j'ai froid sur ma serviette.


Viens, elle est bonne, comme à l'Ile aux Moines.
Mam', ça a l'air de lui faire bien plus froid que chaud, cette idée là. L'Ile aux Moines, c'est loin. Elle fait non non en agitant la tête, mais dans ses yeux ça se voit, ça la démange d'aller tâter quand même.


Allez, viens, je te dis, une fois que t'es dedans c'est bon.
Ça me démange moi aussi d'aller tâter de l'orteil, mais un orteil en appellera un autre, et de force plus de gré, je sais que je finirai à la baille.
Habillée, s'il le faut.


J'ai laissé tomber le sweat et le jean.
Et je me décide.

J'attends qu'ils soient tous occupés et, discrètement, l'air de rien, je m'avance. C'est ce moment précis que choisit mon frère pour tourner la tête vers moi; pour, d'un coup d’œil silencieux, entrainer mon cousin dans sa combine de traitre; et l’œil brillant, de m'avertir.
Allez ma vieille, tu vas y finir de toute façon. 


J'ai cette théorie que s'infliger soi-même un supplice reste plus supportable que lorsque c'est fait par autrui. Y compris (et surtout?) par son frère.

Alors j'ai couru. D'une traite. Ça a éclaboussé partout, j'ai cru qu'on était en Antarctique, manquait que les pingouins.

Ils m'ont coulée. J'ai braillé glouglou mais glouglou ça va glouglou pas glouglou non? Glouglouglou...
Et je suis sortie aussi vite que possible.

J'ai frissonné au soleil.
Mam a compté les points au volley. Ça y allait dans tous les sens. Y'a eu de la triche dans l'air, et des mauvais perdants.

Papou a fait le barbec a la lampe torche. Bastien a joué de ses cordes.
Des bougies soufflées aux nouveaux printemps.
Et puis dans la nuit calme, le chalet a arrêté de grincer. 


#froiddecanard#

mardi 19 mai 2015

#commedespoissonsdansleau#

Les croissants frais nous ont fait émerger.
Se retrouver tous, là. Le clan.
Ça fait des fois du bien de sentir la cohésion. Pas que dans les larmes ou la neige.

On a pris les serviettes, mis les maillots et cherché l'entrée de la piscine.
Y'avait du monde, c'est dégueux par terre parce que tout le monde patauge avec ses pompes malgré les gros panneaux d'interdiction, pourtant les dessins sont un langage universel, mais ici, personne n'a l'air de capter.

Écoute, me dit Mam, t'avances et quand t'es au bout tu nous balances tes tongs, et on va faire ça tour à tour pour traverser le couloir. Et nous voilà à rigoler en imaginant la scène, et les tongs balancées à tout va.

Bref, ils ont avancé en tordant leurs pieds dans tous les sens pour pas les poser à plat, et vu l'odeur quand on est passés, il valait peut être mieux, pour éviter les restes des WC, mais personne n'a échappé au pédiluve à l'eau noire. Pas même moi en tongs.
Bienvenue.


J'ai fait comme si. Ça m'a demandé quand même des efforts pour pas gerber dans l'eau, au moins remarque ils auraient dû vider la piscine et on aurait été sûrs de l'hygiène.

On a fait des flop-flop, des glouglous, on a évité de boire les tasses et on a oublié dans quoi on pataugeait en chahutant, c'était à celui qui coulerait l'autre, et y'a même eu des accords passés entre cousins. Au final, on a squatté le jacuzzi, ça faisait un jacuzzi que pour nous, et on faisait des grimaces aux intrus.
Des enfants.
Et la grand-mère dans ses nuages.

Ils ont fait du toboggan, on a grugé pour sortir, j'ai fait le grand tour par dehors, enroulée dans ma serviette, le pédiluve était bien propre de ce côté-là. Papa m'a rejointe devant les vestiaires, on a rempli les sacs à ras-bord et tout le monde a pu sortir sainement.

On s'est motivés pour aller courir, allez on va courir? Tu viens courir avec nous? Dis, tu viens courir avec moi? On a fait une photo-souvenir genre "we are the Champions my friends" sauf que là c'était en family et pas du tout gagné d'avance.
C'était chouette, on passait en troupe,on parlait fort des fois, on en a perdu un en route parce qu'il allait trop vite, on a essayé de pas se faire écraser entre deux champs, et on est rentrés au compte-goutte.
On a fini sur la fausse plage, avec les ombrelles des îles en paille, à siroter un apéro.
L'apéro des winners.

Et c'était les vacances.

Y'a eu la guerre pour la douche, chacun son tour et on attend tous patiemment.
Je me suis un peu endormie, l'air de rien.

Quelques airs fredonnés, et la nuit s'est chargé de nous.

#commedespoissonsdansleau#







vendredi 8 mai 2015

#lidée#


Une idée germée je ne sais trop où.
Quand ils m'ont demandé, j'ai répondu présente.

J'ai regardé de loin, un peu comme on fait chambre à part.
J'ai fait valise à part.
Route à part.
Arrivée à part.

J'ai eu le cœur serré de laisser seul le chat.
J'ai fermé la porte, réouvert, refermé, réouvert, refermé, réouvert. Refermé.
Pour de bon.

J'ai fait la route en chansons. J'ai pesté contre les appels qui font planter mon appli GPS au moment fatidique. J'ai eu peur dans la forêt assombrie par la nuit. Alors quand j'ai senti Dame Sommeil avec ses grands sabots arriver à petits pas, je l'ai appelé.
Parce que son rire m'éveille.

J'ai attendu dans le noir de les voir arriver à moi.
"Mais tu vois pas le lac? Avec tes phares?"

Ils étaient contents, moi aussi, il était tard.
Et en poussant la porte, le temps a pris une autre dimension.

Ça a des airs de Noël au Printemps. Manquent le sapin et les lumières qui clignotent.
Les chaussures qu'on a chacun déposées dans un coin différent. On croirait qu'on attend les cadeaux.
Y'a pas de magie, pas de neige, pas de cadeaux.
Mais des rires.

Et, en les regardant tous, de loin, je me dis que c'est dans ces moments-là qu'on forge les jolis souvenirs.

#lidée#