mercredi 21 janvier 2015

#detousmesvoeux#

2014 a pris fin, doucement.
Soulagement.

A coup de verrines et de saumon fumé, on a trinqué nos derniers verres de l'année.
Tchin aux cons laissés en cours de route, Tchin aux nouveaux venus qui en valent bien le coup, Tchin aux changements, Tchin Tchin Tchin.
 
Il ne faut pas vraiment de raison pour agiter nos verres.
 

Des étoiles plein la nappes.
Des bougies plein la table.
Les enfants qui jouent.
Et les cotillons.

On guette sans guetter, et puis c'est bientôt l'heure. Alors on attend. Et quand ça s'agite à la télé, d'un coup c'est Bonne Année.
 
On est les seuls à faire du raffut dans l'immeuble.
 
On appelle les uns, les autres. On envoie des messages qui partent pas bien.
Pas grave, l'essentiel c'est d'être là même loin, de dire à ceux qu'on aime qu'on pense à eux, de dire aux autres qu'on pense aussi à eux, de relier l'univers à soi.
Merci les (nouvelles) technologies.


On a sorti les cotillons, ça bombarde de partout, et les enfants piquent toutes les sarbacanes pour les collectionner dans leurs poches.
C'est la Maman qui va être contente.

Je me suis appliquée pour les vœux.
J'ai souhaité de jolies choses, de doux souvenirs, du Bonheur, des rires.
C'est facile d'avoir, difficile de garder ou de rester...
Pas facile d'être grand, en fait.


J'ai reçu en retour de jolis vœux, en espérant que ça marche, qu'ils s'égrainent au fil des jours et qu'ils se sèment lentement pour faire effet longtemps.

Et puis le Marchand de Sable a balancé sa poignée somnifère, et on a fermé les yeux sur 2015.
 
Le reste, c'est une autre histoire.

#detousmesvoeux#

#NoëlenAlsace#


C'est comme une habitude.
Qu'on prend avec le temps.


C'est comme si l'hiver me ramenait là-bas avec ses flocons et son grand sapin lumineux.
Et puis on se dit "bientôt", "bientôt", on décompte un peu sur les derniers jours, l'excitation monte, et nous y voilà.

Je traine ma petite valise dans les couloirs gris, je suis bien contente, tout est rentré dedans pour une fois, en même temps ce n'est que deux jours. Oui mais quand même.
Elle m'attendait comme d'habitude, quand je l'ai aperçue de loin je me suis dit qu'elle est belle, qu'elle est classe, et j'ai eu le sourire aux lèvres.

On a déposé la valise dans la voiture, le tram a eu un air de fraude, et c'est autour d'un petit brunch tardif presqu'à l'heure du goûter que nous nous sommes retrouvées.
On a mangé sain, et avec gourmandise, et ça a fait du bien, comme un souffle léger pour atténuer le froid, partout.

On a fait un tour au marché, parce que Strasbourg à Noël, ça ne se fait pas n'importe comment. Et sur la place pleine de monde, on a pris notre bain de foule.
Photo souvenir pour la Tahitienne de nos coeurs, avec les anges illuminés pour veiller sur nous.

Le grand sapin bien beau, majestueux, on penche la tête pour bien le voir jusqu'en haut, ça en donnerait presque le tournis, on retourne un peu en enfance, mais c'est bien aussi l'enfance encore là, ça nous rappelle à ce que nous sommes, et au fond, on a eu beau grandir, vieillir, s'épanouir à des centaines de kilomètres, on est toujours les mêmes.

On s'est posées un peu, avant d'aller dîner, et sur le canapé, voilà qu'elle me dit "Tu te rends compte, c'est la dernière fois que tu viendras ici, dans trois ans on aura notre maison".
Alors c'est là que dans ma tête s'est dessinée la vie, j'ai imaginé le futur que j'aimerais qu'on ait, toutes, elle avait le cœur un peu serré quand même, et j'ai regardé sa jolie couronne de l'Avent briller.

" Advent! Advent!
Ein Lichtlein brennt..."

On est allées au resto, un joli qu'elle me dit, pour se rattraper de la dernière fois, moi j'en rigole mais elle pas trop, et, à table, il a fallu faire un choix.
Et comme on n'y arrivait pas, alors on a tout pris. On a mangé comme des ogresses (enfin, moi surtout), je me suis dit "oh làlà je vais passer pour quoi, moi?" la bouche pleine de Flammeküche, ça ne m'a pas arrêtée pour autant, j'étais bien contente d'être là, et fallait bien en profiter. Beaucoup.

Et puis on a fait un tour, on a bu un verre dans un bar éphémère, ça dansait sur les tables et chantait à tue-tête, "ne t'inquiète pas, elle me dit, c'est un peu des chansons paillardes". Et j'ai rigolé.

Les draps doux d'hiver, ceux qu'elle n'avait pas reçus à temps pour la dernière fois, l'attente a des fois du bon, j'ai dormi comme un bébé.

On a pris un brunch de reines, on est parties faire du shopping, le ciel gris et triste, on a erré.
Le vin chaud promis et le bretzel gourmand, on déambule dans les rues illuminées de magie.
Le Petit Prince est arrivé, qu'il a grandi je me dis, deux fois par an c'est presque pas assez, en même temps c'est mieux que rien, et puis on est les tatas. Tata Hiboux et Tata Pyjama Tigrou.
Les pizzas en forme de coeur sont encore meilleures.

Et puis c'est l'heure, le Marchand de Sable passe, et dans la nuit je me dis c'est déjà fini.

Dernier déjeuner, j'ai le coeur un peu serré, comme mes affaires dans la petite valise, il a fallu que je tasse bien pour tout faire rentrer.
On est en avance cette fois, pas besoin de courir sur le quai avant la fermeture des portes, on a le temps de s'étreindre et de se promettre que les beaux jours me feront revenir.

Et j'emporte avec moi les effluves épicées de cette magie du weekend.

#NoëlenAlsace#










 
 




 
 
 
 
 
 
 

vendredi 16 janvier 2015

#lenezauxvitrines#

 
 
Ils ont fait ça en douce, l'air de rien.
 
A ne pas les allumer trop tôt, elles auraient pu presque passer inaperçues.
Et puis, en ayant le nez en l'air, on les a vues se dessiner discrètement, jusqu'au jour J où, officiellement, il a fallu d'une célébrité pour qu'on appuie enfin sur un bouton.
Les Champs se sont allumés de milles feux, les vitrines se sont animées comme par enchantement, pourtant pas de Disneyland magic là-dedans, juste du travail de fourmi.


J'ai attendu un peu avant d'aller reluquer.
Une année, ils avaient opté pour des mannequins sados-masos, ça m'avait un peu choquée quand même, tous ces gamins qui collent leurs nez morveux sur les vitres, toutes mirettes ouvertes, à demander (au mieux) "mais Maman, pourquoi la dame elle est en culotte?".
Ah si tu savais, Petit...



J'ai pas eu le courage en semaine, c'est pourtant le mieux pour être tranquille et avoir le champ libre, j'ai attendu qu'il y ait foule.
Et puis au fond, je me suis dit c'est pas plus mal, la magie se lit surtout dans les yeux écarquillés des enfants.


Sur le Boulevard, c'est toujours un peu la guerre.
La guerre des parents pour ne pas perdre leurs enfants.
La guerre des enfants à celui qui collerait sa morve le premier sur la vitrine.
Ma guerre à moi pour avoir le bon angle de vue, la belle lumière, la belle face, pour une belle photo.
Croyez-moi, ça a été difficile.


Monstres versus Burberry.
Multicolore fou versus Classe incontestable.

Une Tour Eiffel à l'envers, comme ce monde qui perd la tête, étourdi par Noël. Par toutes ces lumières, toute cette euphorie, et la question lancinante: Quoi offrir à Qui ?

Et ça fourmille de partout, on se remue les méninges et le reste pour courir à gauche à droite chercher les paquets.

Et puis, en trainant à l'heure où les enfants sont couchés, devant les vitrines qui s'animent encore pourtant, prendre le temps de souffler...

L'enfance revient, la larme au coin de l'œil.

#lenezauxvitrines#