mardi 25 février 2014

#souslapluie#

Les chats me réveillent en chahutant au pied du lit.
Je me rendors en ronchonnant, il me reste encore un peu de temps, c'est dingue comme il me parait précieux quand je dois me lever.
Et c'est la pluie sur les velux qui me berce.

La salle de bain est bien chaude, j'ouvre la fenêtre, et la pluie goutte du rebord.
Ca fait comme une berceuse, c'est doux, c'est bruyant silencieusement, j'aime pas les jours tristes, mais j'aime quand même bien la pluie.
Et au loin, les lumières qui font des points.

La journée m'a semblé longue.
Remue-ménage dans ma caboche.
Alors c'est toi qui a l'autre chat??

La soirée à la lueur de la télé qui s'agite.
Et Princesse Muxu reine des veinardes.

#souslapluie#

 





#aucoindelarue#

En rentrant du boulot, il fait encore jour.
Pour une fois...

Alors hop hop hop, je file dans ma pomme verte, hop hop hop les dos d'âne, hop hop hop la grande montée, tiens, je récupère la grand-mère qui part à la poste, hop hop hop le temps d'attraper l'appareil et nous voilà parties.

En vadrouille.
Par dessus le mur, le château au loin. Les arbres effeuillés qui dessinent de la dentelle dans ce ciel bleu, et le soleil qui les dore.
Les oiseaux qui volètent au-dessus de l'église, l'église froide où on lui a dit au revoir il y a un an, et puis ils s'alignent sur le toit, et le clocher reste silencieux.

Les rues prennent un air de printemps précoce.
Les voitures vont vite, et le trottoir n'est pas bien large, je sursaute un peu des fois, on marche on marche, on passe le petit pont, et puis la lumière a tourné, s'est apaisée un peu, alors on rentre gentiment, il fallait juste poster la lettre et prendre un peu l'air.

Je me dis vivement la bronzette dans le jardin.

En bas de la (grande) côte (raidoche), elle me dit oh tiens, on va faire le tour hein, histoire d'y aller tranquilou, et puis voilà que Mickey nous attend au loin, ça me rappelle quand on était petits, dans la voiture, les parents nous demandaient toujours "alors, on va voir Mickey?" et nous derrière à brailler ouiiiiiiiiiiiiii  Mickey!! Mickey!!
et en passant hop, en tournant la tête y'avait même le Dalmatien, et on était contents, et on arrivait chez les grands parents en souriant.
C'était le début du weekend, ou des vacances, et c'était la fête.

Mickey est toujours là, prêt à serrer la main, et Pongo attend toujours sur sa porte rouge.
J'en suis presque rassurée, tout est encore là.

Il y a toujours le bordel, derrière les grilles rouillées.
Et la grande maison qui m'intriguait tant, ah mais il manque le panneau "maison piège" ou peut être "maison piégée"qui donnait tout son charme à la curiosité piquante.
Il y a toujours les pruniers dans lesquels on allait piquer les fruits pas encore murs, parce qu'on voulait faire des bêtises, mais pas des trop grosses quand même, et surtout parce que les parents avaient fait les mêmes et qu'à toute tentative de morale la réponse était logique: mais, tu l'as bien fait, toi!
Et puis le bitume qui s'efface pour aller dans les champs, et monter là-haut où on culmine le reste, de loin.
Le portillon, vieux.
Le jardin, vu sous l'angle opposé.
La maison, sereine.

Tout est là, et tout a changé pourtant.
Comme on a grandi.
Comme on a vieilli.
L'œil adulte sur le monde de l'enfance.

#aucoindelarue#












lundi 24 février 2014

#àlabolée#

Princesse Muxu, à la fenêtre, qui joue les funambules.
Et fait des cabrioles.
Puis s'effondre au salon dans un sommeil profond.
La pestouille dans toute sa splendeur.

On a regardé les photos en famille, on a fait un tri, qui prend quoi?, et puis on a ressassé les souvenirs.
On s'est dit tiens, ça c'est chouette, tiens, ça c'est joli, ah non là il fait triste, ah mais là vous êtes bien.
Et je leur ai fait une pochette.

Je me suis préparée, la Mam est venue voir ce que ça donnait, elle m'a fait enfiler la robe qui tourne en corolle, rose poudré, avec le petit ruban noir pour la fermer, c'est beau, c'est fin, c'est féminin.
J'ai fait le maquillage qui va bien, je me suis impatientée devant l'heure qui tourne, j'ai descendu mes affaires et j'ai attendu, l'œil régulièrement sur l'horloge.

Le chat l'a entendu le premier, il a d'abord dressé la tête, puis fixé la porte, et quand Il est entré, le chat s'est précipité sur lui en ronronnant.
Bienvenue.
On a papoté un peu, ils étaient contents de Le voir encore une fois, et moi je suis pressée je me dis l'heure tourne, on va être à la bourre, et Lui qui papote qui papote qui papote...
Puis on file.

On est les premiers à s'installer, on se met sur la table ronde, on attend les autres en parlant vacances au froid, non non surtout n'y allez pas, en tout cas pas là, c'est vide et froid et ça finit par être rasoir.
Ok. Bon ben finalement, je suis contente des canaries.
Les autres arrivent au compte goutte, y'a les bolées sur les tables qui n'attendent que nous, et les ailes noires au mur pour un démon qui se serait fait épingler à la St Valentin.
On trinque au nouveau printemps, hop tchin tchin, on ne va pas trop loin non plus, tchin entre bolées, tchin bolée-cocktail, et le goût du poiré qui se boit comme du p'tit lait.
Ca coule tout seul.

On commande les grosses galettes, on commande les crêpes gourmandes, tu me feras goûter? et puis quand y'en a pu, Il se réveille, au fait t'en voulais pas?
Non non, enfin si quand même un peu, mais c'est pas bien grave, j'ai la mienne au miel et noix, et ça déchire.
Oui, j'ai une crêpe qui déchiiiiiiiiiiiiiire.
Et je pense à la pub pour les voitures louées avec la maman qui déchiiiiiiiiiiiiiire. Je kiffe.
Il souffle sa bougie, on applaudit, on est contents et il a l'air content aussi avec ses cadeaux, et c'est bien chouette.

On tarde à sortir, on s'est tous garés au même endroit, on papote encore devant les voitures qui chauffent, et comme demain est un autre jour, et surtout un jour de garde, alors on rentre.

La nuit enveloppe les secrets chuchotés sur l'oreiller, enlacés.
Les étoiles ont eu raison des nuages.

#àlabolée#













#miroirmiroir#


Comme un besoin.
Changer.

A l'image du jardin qui fleurit comme en plein printemps alors qu'on devrait être enfouis sous la neige.
A l'image de cette bulle qui change avec le temps qui s'étire.
A mon image.

J'ai regardé mon reflet dans le miroir, j'ai retiré mes boucles d'oreille, c'est du toc et ça laisse une petite trace sur le lobe, comme les cadres sur les murs vieillis.
Mais je ne suis pas vieille.

J'ai ouvert la boite en carton, j'ai relu la notice comme si c'était la première fois, mais c'est un peu à chaque fois la première, j'ai toujours peur de faire une connerie.
J'ai bien mis la serviette pour pas que ça bave partout, j'ai enfilé les gants noirs qu'ils mettent dans la boîte, c'est moche, on dirait des gants de méchants dans les films de superhéros.
Je suis une superméchante le temps de la transformation.

J'ai bien appliqué le produit sans déborder partout, y'en a quand même eu sur la faïence et le plan de travail, ça a fait mine de tacher, mais non mais non, j'en suis venue à bout.

Je me suis dit, ravie, tchao l'auburn, bonjour le châtain, j'étais bien contente, hop hop hop une nouvelle tête, et puis en rinçant et en séchant, c'est châtain à reflets chauds.
Ca donne un peu un air Blanche-Neige, mais moi j'ai pas de nain, encore moins sept.

Et, dans le miroir, satisfaite:
"Miroir Miroir..."

#miroirmiroir#


mardi 18 février 2014

#duventdansmesmollets#

On a profité du weekend pour jouer les marmottes.

On s'est levés c'était déjà l'après-midi.
Quand j'ai descendu l'escalier en bois, Princesse Féérie m'attendait sur les marches, elle m'a jeté un coup d’œil l'air de rien, de côté, j'ai passé ma main dans son pelage doux, et elle s'est mise à ronronner.

En bas, Il s'affairait déjà.
Il m'a chargée du jus de fruit frais, plein de jus de fruits frais s'il te plait, il me dit, alors je coupe et je coupe et je coupe les oranges en deux, plein d'oranges, mais c'est bien beau de les couper, après faut surtout les presser.

Il a préparé le film, une comédie d'amoureux pas amoureux qui tombent amoureux d'autres qui ne sont pas non plus amoureux.
Vous suivez?
Avec l'acteur de Mentalist, je me suis demandé s'il allait avoir la même voix, ben oui, il avait la même voix.
Ni chaud, ni froid.
On s'est lovés sur le canapé, et à la fin du générique final il me dit ah c'est quand même bien canal avec ces vidéos à la demande.
Il avait l'air content.

Et puis ça m'a pris comme une envie de pisser.
J'ai regardé dehors, il faisait gris mais les éclaircies pointaient au loin,je lui dis viens, on va faire un tour? et en même temps que les mots sortent je me demande bien ce qui m'est passé par la tête.
Oui parce que, précisons:
Sortir, pour moi = faire une jolie balade champêtre, appareil photo à la main.
Sortir, pour lui = se dépenser.
D'avance, j'ai su que j'allais en chier.

Et j'en ai chié.
On a pris les vélos, en avant c'est parti, à l'aller ça allait, j'ai fait un peu ma mamie, genre la nana qui se balade, il faisait un peu frais, j'en avais les joues rougies, ça sentait les feux de cheminée et ça sentait bon la nature arrosée, et au loin y'avait même un arc-en-ciel.
Je lui ai braillé OH UN ARC EN CIEL! parce qu'il avait pris de l'avance, un FAIIIS UNNN VOEUUUX! parce qu'il continuait d'en prendre, moi j'ai fais le mien en le serrant secrètement fort contre mes lèvres, contre mon coeur, et j'ai pédalé à tout berzingue pour le rattraper.
Il s'est moqué.

Enfin voilà, j'étais bien, Il était là, et c'était tout ce qui comptait.
Jusqu'à ce que je me dise avec soudaine lucidité que tout ce que je ne pédalais pas à l'aller parce que légèrement descendant, faudrait bien le remonter parce que légèrement remontant au retour.
Autrement dit, que des faux plats.

J'ai pas réalisé tout de suite l'ampleur du bordel, c'est quand il s'est mis en danseuse sur son vélo et que moi je me suis mise à souffler comme un bœuf dans la même montée que j'ai réellement compris que je m'étais vraiment foutue dans un sacré sale pétrin.
Il a cherché à me motiver, mais c'était bien trop tard déjà, je savais que dur serait le retour.
Je l'ai attendu devant le magasin le temps qu'il aille chercher ce qu'il voulait pour le diner, j'ai appelé mon frère un peu comme à la rescousse, juste pour entendre sa voix, pour lui dire c'est la meeeeeerdeeeeee viens me chercheeeeeeer j'arriverais jamaiiiiiiiiis à rentreeeeeeeer.
J'ai écourté.
On est repartis.
Rien qu'à l'arrêt déjà je ne tenais plus debout.

Il a fait mine de prendre un raccourci, j'ai pesté devant la côte pentue, mais petite quand même, mais pentue surtout, j'avais plus rien dans les jambes, je me dis ce serait bien que je puise un peu dans le bidon, mais que voulez-vous, apparemment mon corps n'a pas voulu faire sympathiser ces deux parties afin qu'elles s'entraident.
Ca m'aurait pourtant bien aidée, moi.

Toutes les côtes, je les ai faites pied à terre à pousser mon vélo sans faire tomber les courses.
Je me suis appliquée dans la gadoue, à ne rien perdre, et puis plus je m'appliquais, plus je glissais, et plus les trucs sautaient dans le panier.
J'ai arrêté de m'appliquer.

Et c'est sur la dernière ligne pas droite du tout qu'il m'a achevée.
Croyant bon de me préciser ce qui nous attendait, il se retourne, et me dit allez, une descente une montée et c'est bon.
J'ai pas vraiment senti la descente. J'ai ravalé mes larmes dans la montée.
J'ai regardé les étoiles dans le ciel, elles avaient un air moqueur, et intérieurement je les ai maudites du plus profond de moi.

Il m'a expédiée à la douche.
Il a préparé le feu de cheminée.
On a géré la popote à deux.
S'en est suivie une soirée "entre couilles" (c'est délicatement dit...). J'ai rigolé, contre Lui dans le canapé. J'étais bien.
Et puis la pluie a eu raison de nos rires.
Et la nuit, enfin, nous a enveloppés dans un sommeil lointain.

#duventdansmesmollets#








#ValentinValentine#

Fin de semaine.

On en jouerait presque au loto, bien que ce ne soit pas Vendredi 13.
Non, c'est vendredi 14. 
Oui mais pas n'importe lequel, de 14. Le 14 des Amoureux, celui qui bulle des cœurs multicolores à toutes les sauces.

J'ai donc passé mon 14 des Amoureux sur la route, à ramener une grand-mère chez elle, à rechercher l'autre grand-mère chez le médecin.
J'ai déjeuné à 16heures entre deux, fait au plus vite, et pesté.
Mais pas trop fort, parce que c'est interdit de râler cette journée-là.

Non, ce 14-là, interdiction de: râler
                                              ronchonner
                                              pester
On devrait tous être heureux, le sourire béat d'une oreille à l'autre, limite même un peu niais.

Je me suis apprêtée tardivement. Et lentement.
J'ai pesté qu'Il ne me tienne pas au courant.
J'ai pesté de la nuit tombée trop vite.
J'ai pesté secrètement quand personne n'a pu m'entendre.

J'ai mis ma nouvelle robe trop belle, j'ai voulu prendre une photo pour montrer à Babouille qui voulait voir, mais je me suis dit oh, je le ferai plus tard, et puis en fait je ne l'ai finalement pas fait du tout, Babouille attendra.

J'ai mis mes escarpins trop beaux, merci les Soldes de dernière minute, avec la petite lanière que j'ai un mal fou à attacher parce que limite trop petite (j'ai pourtant pas des gros doigts...).

Et j'ai pris mes valises (pour un weekend, oui, MES valises...) et hop c'est parti mon kiki.

La route m'a paru longue.
Ouf j'avais mis mon téléphone à charger avant de partir au cas où je me perds, au cas où je ne trouve pas, oui mais de toute façon un téléphone dans la campagne sans réseau, c'est comme une voiture sans moteur, c'est inutile.
Il m'a appelée deux fois. La deuxième fois pour s'assurer que j'arrivais.

J'ai garé ma voiture en essayant de ne pas trop faire de trous dans les graviers, et, quand j'ai ouvert la porte timidement, il ne m'a pas entendue entrer.
A cause de la hotte, à cause de la gamelle, à cause de la concentration.

Ça sentait bien bon, je suis entrée doucement, je l'ai vu s'affairer aux fourneaux, concentré, et soudain, tout s'est apaisé.
Le chat aussi était là, la princesse à qui il ne manque le diadème, et même le chat kamikaze qu'on ne fait qu'apercevoir.

Entrer dans sa bulle, c'est un peu comme partir dans un ailleurs, s'éclipser dans un monde qu'on aime sans vraiment savoir pourquoi.

On était d'accord sur le dilemme "fête à fêter sans la fêter", il m'a tendu un joli bouquet de roses rouges, je lui ai dit ah moi aussi j'ai quelque chose pour toi! et on est partis manger.
Et j'ai gardé le paquet.
Parce qu'après l'heure c'est plus l'heure.
Le soucis, c'est que moi, j'ai du mal à voir quand c'est l'heure, et c'est une fois passé que je me dis tiens, ça aurait été le moment.

On a diné le repas du 14 des Amoureux  préparé soigneusement, on a rattrapé les heures de cette semaine sans se voir, on a parlé d'un peu de tout, il a fait éclore une fleur d'hibiscus rien que pour mes beaux yeux, et moi j'étais comme une gamine à côté, surexcitée à l'idée que la fleur se déploie dans la petite théière.
Magie asiatique sur le carrelage de la cuisine.
Et puis les heures aidant, le sommeil nous a enveloppés.
La pluie battait les carreaux.

Je me suis dit, tiens, il ne manque que Paul.
Parce que c'est Paul qui aurait eu le plus joli des derniers mots de ce 14 des Amoureux.

{Joyeuse St Valentin :-* }

#ValentinValentine#









lundi 17 février 2014

#surlaroute#

Dimanche, on aurait dû être regroupés.
Pour que je souffle ma bougie.

Alors, pour que tout le monde soit bien là, je m'en vais de ce pas chercher MamieJ dans le fin fond de sa campagne.
La route me semble longue, très longue.
Je dois mettre le GPS pour ne pas me paumer, celui-ci m'indiquant à chaque fois un chemin différent que la fois précédente, comment je vais faire moi, pour en retenir un définitif?

Il pleut par-ci, il pleut par-là, il y a des champs à perte de vue.
Je pense à Mam quand je vois au loin là-bas les tours de la cathédrale. Ca fait deux petits pics entre les brins au vent.

Je m'engouffre dans la rue pas bien large, le sol est tout défoncé et la voiture vrille en avançant, et à chaque fois je peste, je me dis ralala mais quand est ce qu'ils vont faire quelque chose? mais en même temps, tout le monde va déjà trop vite dans cette maudite rue, alors au final, ils vont ptet moins vite quand même que si c'était tout lisse tout beau tout plat.

Elle m'attend dans le salon, devant la télé.
La gamelle sur le feu, tout est prêt, et ça tombe bien parce que j'ai faim.

Et puis elle allume une clope, y'a pas de fenêtre ouverte, au bout d'un moment c'est trop fort, j'en ai plein le nez, j'ai pu envie de respirer.
Alors je vais faire un tour à côté.

Sur le buffet, les vieilles photos.
Les chiens en fonte qu'elle a reliés par le museau.
Et puis ceux qui sont partis qu'elle a gardés avec elle, là.
Et le nain, dans la plante, à défaut d'en avoir un dans le jardin.

Elle ferme les volets trop grands, trop hauts pour elle, et c'est parti mon kiki, on rentre au bercail.

SAUF QUE voilà, Captain Papou a, entre-temps, chopé une grippe carabinée et le voilà cloué au lit.
Finie, la bougie; fini, le gâteau; fini, le dimanche.
Et du coup, le jour levé, nous revoilà sur la route pour rentrer.

Au final, je la connais presque par cœur, maintenant.

#surlaroute#



dimanche 16 février 2014

#pilou-pilou#

C'est habituel.
Quand on y pense, on le programmerait presque, on le marque dans nos agendas pour ne pas oublier;
ne pas s'oublier, ne pas oublier de nous voir, pour mieux nous garder.
Parce que même si l'amitié n'a pas de frontière, c'est mieux de la consommer tant qu'elle est là.

J'arrive avec la pluie.
Je frappe timidement, j'ai toujours peur de me tromper de porte et de voir ouvrir le voisin.
J'entends la chienne, je me dis ah non c'est bon c'est là, mais peut-être le voisin a-t-il aussi un chien depuis la dernière fois?

Et puis elle a ouvert la porte, alors non c'est bon c'était bien là, je me suis engouffrée avec mon sac, On a retenu la chienne pour éviter qu'elle ne se faufile sous la pluie, on s'est embrassées l'air de dire ah tu m'a manqué! et ah c'est comme si c'était hier!

On est ressorties faire des courses, on  a trainé dans les allées du magasin, qu'est ce qu'on va donc se faire comme festin? et puis on a opté pour du grignotage.
Oui on sait, grignoter c'est mal, mais grignoter sain c'est la santé.


On a fait une soirée pilou-pilou digne de toutes les soirées pilou-pilou qui puissent exister.
On a parlé de tout et de rien, de nos secrets et nos petits tracas, nos bonheurs et nos envies.
Avec la chienne sur le canap'.

Les heures ont tourné, on a continué à parler après l'heure, sous la couette, et c'est comme si on était retombées en adolescence toutes les deux, avec nos chuchotements dans le silence de la nuit.

J'ai eu du mal à ouvrir les yeux quand le réveil a sonné.
J'ai émergé lentement, on a pris le thé sur le canapé en mode pilou-pilou à trois; trois nénettes, trois fois plus de parlotte.

La pluie ne nous a pas arrêtées, on est allées jusqu'au parc, on avait toutes les allées rien que pour nous, et la chienne qui furetait partout partout.
On a allongé un peu le trajet, parce que plus c'est long, et meilleur c'est.

Et, rentrée, on a fait comme à chaque fois. On s'est dit une première fois au-revoir, on s'est enlacées, puis un bon, tu me tiens au jus! au jus de quoi? au jus de tout, toute la vie et ses tracas et ses trésors, tu me tiens au jus de la prochaine fois, ah oui ah oui, mais toi c'est quand? donc me voilà à sortir mon agenda, et hop voilà, une petite flèche avec LoLotte inscrit sur le côté.
Pour ne pas oublier.
Pour ne pas s'oublier.
Pour se garder.

#pilou-pilou#