Mais là il me dit, viens viens, j'ai une amie qui rentre de loin, on est invités à aller la voir.
Et j'ai suivi.
On a tourné un peu en rond, j'avais peur qu'on ne retrouve pas la voiture si on la laissait devant les zébras de bus, il a râlé, y'avait une place mais trop tard, on était déjà passés, alors, las, on s'est mis à l'emplacement de départ. Et j'ai prié pour pas rentrer à pieds.
Elle a ouvert la porte avec ses longs cheveux, ça m'a rappelé moi quand je les avais comme elle, mais j'ai tout coupé, il me semble que c'était il y a une éternité, et je me suis demandé si j'allais pas les laisser pousser un peu.
Un appart caverne au trésor, avec de tout d'ici et d'ailleurs, et un drôle de chat avec une drôle de couleur, j'avais jamais vu ça, un chat taupe, avec une dent devant qui dépasse, c'est rigolo.
Et il s'endort derrière lui, sur les coussins d'assise du canapé, derrière sa nuque.
On boit un coup en attendant les filles, c'est l'apéro, je reluque de partout, les heures passent un peu, on rigole de conneries, c'est bien sympa je me dis, et je me fais petite. Comme souvent.
Les discussions vont et viennent, ça sent le barroudage, et je me réconforte de voir que sans se parler, on est d'accord.
Elles arrivent avec leurs sacs et leurs histoires, on est tous autour de la table basse, ils se racontent tout un tas de chose, et puis elle se tourne vers moi, d'un coup, et me dis "alors c'est toi, sa copine".
Je sens sa main à lui sur moi, et je me demande bien ce que cette question vient faire là, entre leurs anecdotes et leurs rappels, je suis tentée de rigoler mais je finis par rester sage, moins je ferai de bruit et mieux je me porterai je crois.
Les autres ont continué, ça fait un brouhaha, je lui dis "ben..oui, il faut croire", elle se tait et finit par m'ignorer, en me regardant juste du coin de l'œil.
Je crois qu'elle ne m'aime pas beaucoup.
Ca parle de sujets qui m'échappent, on dirait qu'ils sont vieux de plein de vies antérieures, mais moi voilà dans mes vies d'avant j'ai été chat, je ne pourrais rien vous raconter de passionnant à part mes histoires d'hosto et de fractures et de trucs dégueux sanglants.
Alors je me tais.
Je me dis que le miroir, là, me plait bien.
On mange les galettes, comme un fait exprès on a les fèves pour être roi et reine de la soirée, le café et la boîte à sucres, je rigole parce que Princesse Muxu porte le nom d'une sucrerie.
Et puis il faut rentrer, la route est encore longue, et je le sens qui fatigue.
A l'arrêt de bus, comme un message laissé là l'air de rien..
Je lui dis arrête toi attends, juste le temps de capturer, les gens n'ont même pas eu besoin de klaxonner.
La nuit nous a tardivement enveloppés.
Il a fait bon me serrer contre lui.
#Parisexisteseulementquandjelaregarde#
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