mardi 31 décembre 2013

#JoyeuxNoël#

La journée a été interminable.
Une garde encore, calme comme souvent, à courir partout et combler les trous.

On a dit Joyeux Noël.
Joyeux Noël aux patients, Joyeux Noël aux collègues, et même à ceux qui n'y croient pas.
Le tout, c'est juste de penser à tout le monde.

Il fallait juste être à l'heure.
Elle m'attendait sagement assise sur la chaise, il manquait juste le manteau à enfiler, les paquets étaient prêts, en tas au pied de la chaise.
J'ai attrapé au vol la robe laissée sur le lit, j'en ai pris une de secours "au cas où", des chaussures et surtout les cadeaux bien emballés, et même ceux qui ne l'étaient qu'à moitié, ou pas du tout, et on est parties.

J'avais dit 21h30, il était 21h32.
Parfaites.

Quand on est arrivées, on était attendues avidement.
Je suis montée me préparer et emballer les derniers paquets en vitesse, je lui ai demandé comme un secret de choisir entre noir ou rouge, il a choisi rouge pour moi, la robe du "au cas où", et j'ai endossé ma tenue de Petit Chaperon.

Le sapin doré, les cadeaux au pied, on est des grands maintenant, et on se rappelle l'enfance en mangeant les petits fours, et on pense à ceux qui nous manquent.
On s'enfile les toasts, on sirote le champ', on déguste le foie gras et on s'épuise sur le chapon pour finir par les bûches.

On ouvre les cadeaux, on va les chercher, y'a pas de chaussures ni de chaussons, on les a tous déposés comme ça un peu en tas, on s'est tous mis d'accord, et pour éviter de s'entasser on les rapatrie avec nous.
Eparpillés dans la pièce.

Je me fais toute petite, je déballe soigneusement, j'aime pas massacrer les paquets emballés, je pense à ce travail qui peut s'avérer difficile, et que je respecte depuis que moi aussi, j'ai dû m'y mettre; bien que j'y arrive pas trop mal comparé à certains qui assument pleinement et se désolent publiquement sur réseau social.

J'ai été bien sage.
J'aime l'odeur qui se dégage de cette petite boite à poids enrubannée; un cadeau bien pour moi, ça sent le bonbon et ya des paillettes, et j'aurais un bain vert quand la pastille se sera dissoute dans l'eau.
Je kiffe grave d'la mort qui tue.
J'évente une bible féminine qui m'apprendra peut-être à être parfaite; oui, le travail est long. Bien qu'à mes heures perdues je sois un tantinet gratinée malgrè tout.
Un pull "C'est la vie", un peu comme un message secret, parce que oui, même pas glorieuse, c'est la vie quand même, et c'est surtout celle que je mène. J'aime les perles argentées.
De quoi m'envoler avec un petit mot qui dit ma chérie vas-y vole mais pas trop longtemps quand même, faudra aussi penser à revenir. Parce que 'faut bien partir pour revenir.
Partir un peu et revenir beaucoup.
'Faudra bien des souvenirs.

L'heure a tourné, j'ai photographié ce que je voulais (pouvais) avant de m'écrouler dans le canapé.
Et les anges nous ont bordés.

 #JoyeuxNoël#
















lundi 30 décembre 2013

#partirunpeu/revenirpeutêtre#

C'est le jour du départ.

Il y a du soleil encore, l'air est doux quand même, bizarre bizarre je me dis, pour un mois de décembre, je pensais qu'il y aurait de la neige.
Mais non.
Il est sur le balcon, en T-shirt, et fume sa clope en silence.

C'est comme si j'étais déjà partie.
Ca me rend triste, un peu.
Ce silence, même le chien n'est pas là pour nous ronfler à l'oreille; je m'efface.
Je me fais petite, je regarde, j'observe, j'enregistre.
Pour mieux me rappeler après.

Les souvenirs, c'est comme le reste.
Je les range dans des petites boites et je les entasse proprement.

J'ai joué au Petit Poucet, un peu.
J'ai laissé ma trace.
Pour mieux qu'il se rappelle après.

J'ai trop rien dit dans la voiture, et j'ai pas du tout fait ma fière.
Le train m'a emmenée à reculons.
Embuée. Le coeur serré.

J'aime pas les départs.

#partirunpeu/revenirpeutêtre#




lundi 23 décembre 2013

#prendredelahauteur#

On a mis le réveil, ça m'a piqué les yeux, heureusement il avait géré le ptit dej pour gagner du temps.
Et c'était tant mieux.
Parce que le temps que j'émerge, on n'était pas sortis de l'auberge.
A la montagne, je me dis que j'ai dû aussi être marmotte dans une vie antérieure à ma vie de chat.


On a évité les bouchons, toujours en braillant sur Céline et en chahutant pour passer ou remettre les chansons.
Se la jouer malins avec les raccourcis.
Et ralentir pour les photos.
Bon, j'ai loupé la maison du tournage des Rivières Pourpres, mais j'ai la tête de Louis jsais-pu-combien.

Je regarde à gauche, à droite, et partout à la fois, et je me sens toute petite rikiki au milieu de toutes ces hauteurs, et je me réjouis comme une gamine des sommets blancs.
Parce que bon, la montagne sans la neige, c'est nul quand même.

On se retrouve, on fait un tour, le soleil nous invite en terrasse et on casse la croute.
Les skieurs ont dessiné sur les pistes, on dirait des gravures.

On ferait presque une sieste au soleil, mais pas le temps non, ya le rallye des compotes en bas, et sur les cartes postales c'est beau la nuit alors je lui dis on rentre pas trop tôt hein?
non non qu'il me répond, non non, tu verras comme c'est joli.

Le chien trainait un peu, il fallait qu'ils courent dans la neige, dans la montée pour l'entrainer, et moi derrière l'objectif à capturer tout ce que je pouvais parce que tout ce qui est pris n'est plus à prendre mais à montrer.
Et j'ai envie de vous montrer.

Les beaux chalets.
La musique d'un bar où, à ce qui se dit, on danse à poil sur les tables.
La neige immaculée qui glace les doigts et trempe les chaussettes.
Le goûter englouti à la terrasse d'une maison de poupée.
Et, à la nuit tombée, les lumières qui scintillent comme des étoiles.

On trinque à la dernière journée.
Demain, c'est son quart de siècle.

#prendredelahauteur#