mardi 27 août 2013

#unpieddanslevidelautresurlamoquettedusalon#

Se réveiller.

En vrac.
L'appart. Les idées. Les envies.

Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part.

Aller chercher les cartons pour les commencer.
Remplir les sacs des livres de la bibliothèque.
Muse.
Puis Bruno Mars.

Les cases vidées, les chats dehors, souffler.

Vider sa tête comme on vide un verre.
Cul sec.

Mettre des coups de pied dans les fourmilières.
Et attendre de voir comment ça s'agite.

La petite a des puces.



#unpieddanslevidel'autresurlamoquettedusalon#

lundi 26 août 2013

#surlaplage#

Mille et un parasols colorés.
Des petits, des larges, qui s'agitent tous dans le même sens, sous le même vent.

Des mômes qui braillent, qui courent partout, parfois les deux en même temps.
Des qui rient dans l'écume à leurs pieds; des qui râlent des brassards à leurs bras.
Des poussettes, simples ou doubles.

Des maillots.
Une farandole de couleurs et de formes. De motifs.
Et les vernis assortis.

L'eau, dans les cheveux, qui fait comme des paillettes au soleil.

Des mamans qui bronzent; d'autres qui courent après leur progéniture braillante.
Des papas au bord de l'eau qui jouent les MNS familiaux.

Des bateaux, au large.
Des flics en civil.

Des morphos, toutes tailles, toutes couleurs.

Les peaux dorées.
La crème qu'on s'étale à tour de bras (plutôt de doigts).

Mes pieds dans le sable.
Ma plume, sur le papier.

#surlaplage#


#lesidéesaularge#

Je me suis mis du vernis sur les ongles.
Ca me fait des mains de Madame avec mes bagouses; quand je les fais glisser le long de mon doigt, on voit la marque du bronzage. Un peu.
J'ai des mains de Madame toute bronzée, avec du vernis rose-rouge un peu à paillettes, on dirait que j'ai des cerises au bout des doigts.

On débat sur la plage à choisir.
Où poser sa serviette aujourd'hui?
Question fatidique.

Blonville m'étouffe. Trop petite. Les petits viennent y coller leurs chaises en tissu contre nos serviettes.
Deauville me donne plus d'espace pour respirer et réfléchir. Je m'y sens moins étriquée, moins à l'étroit, et mon esprit s'y évade plus facilement.

J'ai oublié mes lunettes de soleil.
Je vais passer la journée à plisser le nez.

Le soleil caresse les peaux.
L'huile les parfume.

Et, sous le va-et-vient des vagues qui s'agitent un peu plus loin, je m'appaise.

#lesidéesaularge#






#dorersurlaserviette#

Les mamies à Deauville sentent bon le Chanel.
Celles de Trouville, sentent bon, juste.

Sur le marché, on compare les prix.
C'est bien trop cher.
On repart avec des fruits de mer.

Pique-nique sur la plage.
La dernière fois, les gens autour de nous étaient en doudoune.
Là, on est tous en maillot, c'est bon.
Mais y'a toujours du vent.

Bronzer sans les marques.
L'eau est fraîche et bonne. Et on a pied jusque loin.

Les cerfs-volants s'envolent.

#dorersurlaserviette#




















#lesvacancesontcommencé#

La nuit a été courte.
Pleine de bobos, de brancards. De parlotte, aussi; découvrir un collègue qu'on connait sans connaitre. Savoir, à présent, à qui je dirai bonjour.

On a mis du temps à partir; la route a été rapide.
Plus de retours que d'allers.

On n'a pas cherché la mer, comme avant.
Plutôt le centre de vacances, sur les instruction du Papou qui en fait n'étaient pas vraiment les siennes.
La pluie s'était installée et ne s'en est allée qu'en fin de matinée.

Un tour dans le centre; prendre ses repères.
Nos tongs sur les planches.
Dorure à la piscine chauffée.
Glace nocturne sur la rive opposée.

#lesvacancesontcommencé#


















#lesâmessoeursnaissentesseulées#

Dans le tumulte.

J'avais oublié le monde, les couleurs des lignes du métro, les noms des rues, les changements à faire et où et pourquoi, et comment aller plus vite, comment se placer sur le quai pour ne pas perdre de temps.

J'avais oublié les odeurs, les couleurs ternies, l'Histoire imprégnée dans chaque coin de rue.

J'avais oublié mes fantômes.
De nouvelles choses ont poussé pendant mon absence. De nouveaux détails, de nouvelles couleurs, de nouvelles façades. A (re)découvrir.

J'avais oublié ce visage, ces yeux, les détails, les mille et un dessins qui m'ont toujours intriguée. J'avais oublié l'étreinte.
Un hopital vide, c'est glauque.

Re-tumulte.
Dans ma bulle, la musique dans les tympans.
Abasourdie, je me sens épuisée, fatiguée soudain, de porter le monde à bout de bras. Vidée de trop d'énergies dépensées durant mon absence.
En passant près d'un atelier, je vois l'artiste s'affairer. Une composition sombre, un cadre ou quelquechose de ce genre. Compact. Des cheveux plus que fins, coupés courts, une silhouette penchée sur l'objet, concentration pure.
J'ai envie de rentrer, je lui dirais "s'il vous plait, laissez-moi me poser là dans ce coin, laissez-moi me reposer, vous regarder faire, c'est appaisant, laissez-moi souffler quelques instants". Elle serait étonnée, accepterait, sans dire un mot. Le visage est froid. J'aurais une voix douce. Je ne prendrais pas de place, je ne volerais que des images ici et là de ses gestes surs et durs, précis, nets. Je ne retiendrais que quelques détails de son visage, l'amande de ses yeux bridés, l'assurance dans le regard, les pommettes peu visibles, la face plate.
Je me serais posée sans faire de bruit, la laissant seule avec son cadre. Le temps s'arrêterait même peut-être un peu, fatigué lui aussi de passer si vite.
Je repartirais, vide mais appaisée du chaos qui règne depuis quelques temps déjà. La vie n'est pas toujours facile, mes amis..
Je reprendrais ma route là où je l'aurais laissée, devant cette vitrine.
Je continuerais mon chemin ici et là, de ruelles en rues en avenues en boulevards, de calme en agitation. Je trainerais derrière moi ma fatigue, mon épuisement.J'essaierais de les semer un peu, en cours de route.

J'aimerais rentrer, m'allonger et m'endormir, des heures et des heures sans m'arrêter, longtemps, sans coupure. Jouer à la Belle au Bois Dormant, sauf que y'aurait ni dragon, ni ronces, ni rien. Trop facile pour Charmant, sinon, alors de toute façon y'en n'aurait pas non plus. Comme ça c'est réglé. Parce que pour avoir, ici, il faut mériter. Trimer. Et même en trimant, tout reste éphémère et rare. Alors jouons plutôt les Délicates. Et de méritantes, devenons méritées.
De toute façon, les âmes soeurs naissent esseulées.





(Un très vieil article que j'avais envie de ressortir et d'illustrer..)

samedi 17 août 2013

#surlemuret#










Jeanne nous écoutait, sur son cheval.
Au débat, était-ce une salamandre ou un lévrier? On a divagué, chacun croyant avoir raison et allant de son entêtement quand j'ai dû céder sous la contrainte puisqu'effectivement, c'était une salamandre.
Ouais, ben elle est pas très réussie.

La voiture cerise attendait sagement, plantée là, comme un cheveu sur la soupe.
J'aurais eu mon bel imper, elle aurait été pour moi.
Le couple de petits vieux qu'on a vu passer quelques rues plus loin et un peu plus tard dans la soirée, devait être en train de diner à l'italien de la terrasse pavée.

Assis sur le banc, nous débattions toujours au sujet de la salamandre mal représentée.
Un air de musique flottait du contrebas. Et, entre les roses assombries, j'ai vu le monument éclairé.

La musique m'a intriguée, par dessus la terrasse en contrebas, les restos étaient pleins, et il régnait un air de fête.
Les fenêtres allumées encore.
J'aurais aimé être Ratatouille.

Je l'ai trainé par la main dans le dédale des rues endormies.
Les devantures éteintes. Les vélos entassés. Les façades assombries.
La berge opposée dans la Loire noire.
Les sauterelles grillées de l'épicerie fine.

Quand, pour terminer, on se pose sur le muret.
La Mama africaine nous vient du Sénégal, nous énergise, anime les curieux, les vieux et les enfants.
Et la pataugeoire de monde se mue dans un méli mélo de gestes et de rythmes variés.

Moi, dans ses bras.
Le meilleur endroit au monde.

#surlemuret#