dimanche 29 septembre 2013

#leschaisesontdesvisages#

Les cartons se font.
Doucement mais surement.

Emballer, sous-peser, réajuster.
Scotcher.
Le rouleau qui s'étire, se colle sur le carton terne dans un crissement.
L'odeur du feutre indélébile quand il glisse et forme les lettres.

Le ventre qui se tortille.
Se retrouver, appréhender.
S'installer, choisir la place. Sur la terrasse.
Sous le store s'il pleut?
Non, au milieu des autres qui clopent.

On se parle, autour d'un verre.
On rattrape le temps perdu. Passé sous le nez. Zioup.

Il commence à goutteler.
On se faufile sous le store.

C'est comme si rien ne s'était passé.

Le serveur qui nous fait des arabesques se plante à la table.
"Ca fait longtemps que je n'avais pas vu quelqu'un d'aussi beau que vous, vraiment. Il a de la chance, votre copain".

Bon, apparemment les murs sont sourds ce soir.

Mais les chaises ont un visage.

#leschaisesontdesvisages#


mercredi 25 septembre 2013

#larentrée#

Les vacances sont finies.
Il a bien fallu se faire à l'idée que l'été partait petit à petit, que tout prenait un goût d'automne soudain.
J'ai sorti mes affaires, apprêtées soigneusement.
Le T-shirt à paillettes avec le nœud dans le dos, mon nouveau jean noir qui me sied à merveilleS, et mes chaussures dont je suis fière.
Tout.
Pour plaire.

Le stress d'être en retard pour cette reprise.
La curiosité du binôme qui m'attendait.

Et tout est revenu, comme un souvenir qui renait.
Le parking qui se remplit petit à petit au gré des coups de volants.
Mes talons sur le sol blanc qui font clap clap.
Les viennoiseries sur la table pour le café et la réunion hebdo.
Les petits mots griffonnés sur le tableau Velléda.
Les retrouvailles étonnées de me voir après un long moment, et changée.
Le meilleur binôme qu'on pouvait me coller.

Tout a été fluide.
Les rires au téléphone.
Mon reflet dans les portes des urgences gynéco quand je vais chercher les patients.
Le camion qui tremble, on dirait qu'on va décoller, sur un fond de Coldplay.
Les bises au détour des allées et venues.
Le thé.
Le soleil dans mes cheveux auburn.

Et, au fil des heures égrainées, les couloirs vidés.

La journée m'a finalement vidée.

Classe.

#larentrée#








dimanche 22 septembre 2013

#lespapillonsdecanson#

Nous avons eu de la chance hier.

L'été a eu un sursaut, est apparu le temps de la journée.
Le ciel était bleu comme ses yeux, c'était un peu de lui avec nous.
Amen

Et l'automne aujourd'hui a repris le dessus.
Le ciel s'est grisé et, à travers la fenêtre, je rêve d'un ailleurs.

J'aime le papier qui crisse presque quand je le plie, mes doigts fins qui s'articulent pour donner vie aux motifs.
La journée est lourde, j'ai besoin de couleurs.

Le canson est criard, et dans ma tête s'entremêle ce que je vais bien pouvoir en faire.
Visualiser.
Couleurs, or, tout se mélange et j'y vais un peu au pif.

Les repères perdus que je cherche encore à rattraper.
Mais non, il est trop tard déjà...

L'atelier improvisé.
Les pastels alignés.
Les crayons entassés.

L'illusion au plus profond.

Les papillons sont le renouveau.
J'ai des ailes qui m'ont poussé dans le dos.

"Le vent nous portera,
Tout disparaitra
Le vent nous portera"

#lespapillonsdecanson#












samedi 21 septembre 2013

#lescheveuxcourts#

Septembre revêt petit à petit son manteau automnal.

Les rues se rhabillent de manteaux, de bottes, de gris et de noir.
Au placard, l'été.

C'est à la rentrée que se prennent les bonnes résolutions.

En plus des projets plein d'espoir dont je saupoudre les cartons qui s'entassent dans mon salon, je mets à exécution les belles idées.

Et, puisque plus on est de folles, plus on rigole, c'est donc à trois que nous avons enfilé les maillots pour aller au cours d'aquagym.
Aquagym, je dis bien.
Pas aquamémé.
"ça piiique heiiiiiin" fait le prof assit sur sa chaise.
Bon, je vais rester honnête, il suait autant que nous, au final.
Sauf que nous, on est dans l'eau.

J'ai coupé mes cheveux.
Ca me trottait dans la tête, en un coup de volant je me suis retrouvée dans le salon, hop clic clac, c'était réglé.
Et (très) court.
Une amie m'a toujours dit que c'était de la peine dont on s'allégeait.
Ben moi, vu ce qui est tombé, j'ai du me purger de toute l'année.
Résultat, sur le trottoir, j'ai fait ma fière, cheveux (baguettes) au vent.
Je suis une grande. Et cette fois sans mes lunettes qui ont oublié de prendre le train retour de Bayonne et sont restées planquées dans la voiture de Camillalavanille.

Pour fêter ça, j'ai même acheté un bonnet chat.
Les collègues n'auront qu'à guetter le bout des oreilles du fond du couloir.

#lescheveuxcourts#




jeudi 19 septembre 2013

#mamaisonestencartonspirouettecacahuète#

La page se tourne.

Remballer ce qu'on a déballé soigneusement il y a un an.
Pas de surprise, c'est la durée moyenne de pause.

Scotcher, dérouler le rouleau, le laisser glisser sur le carton rêche et moche, et au feutre indélébile, s'appliquer à annoter le contenu.
"Au cas où".
Toujours "au cas où".
Je suis une grande prévoyante.

Au feutre indélébile.
"Au cas où" ça s'effacerait au feutre normal.
"Au cas où" la pluie se mettrait à tomber et gommerait l'encre.
"Au cas où".
Indélébile pour que ça reste encore un peu. Une trace. Une cicatrice.
Un truc qui résiste au temps, aux exploits, on monte on démonte on remonte, on sort on range.
Mais toujours avec soin.

J'ai dénudé les murs, emballé les papillons, les petits nœuds; emballé les rêves.
Peut-être se sont ils évaporés par les velux.

J'ai désétoilé mon ciel.
La patafix a laissé des traces sur le plafond, il est tout moucheté maintenant, on dirait une aile de coccinelle géante.
Je vais devoir jouer les artistes.

Les anges sont gentiment rangés, ils ne veillent plus sur les commodes.
Les monter était un rôle d'homme.
Les démonter surement celui d'une femme.
Ces foutus cartons me pèsent.
Comme des poids morts qu'on traine l'âme en peine.

Muxu chasse un papillon de déco échappé de l'arbre démonté.
Glisse sur le parquet.
Et fourre son nez dans les lampions.
Avant de s'endormir, épuisée, dans le bordel.


#mamaisonestencartonspirouettecacahuète#