jeudi 28 août 2014

#ausoleilvenant#

On a travaillé, un peu.
Ça sentait les vacances de toute la semaine, on a compté à rebours, j'ai été pressée quand j'ai bouclé la valise et, en souriant, je me suis dit "vivement".

Vivement demain, vivement le weekend, vivement le soleil, vivement ces 15 jours.

J'étais très très en avance et j'ai regretté de n'avoir pas pris le billet pour plus tôt, et par la verrière du hall je me suis dit tant mieux il fait beau.
Le bleu du ciel sans nuage au-dessus des wagons gris, ça m'a donné envie d'être déjà là-bas.

Je me suis installée tant bien que mal avec ma grosse valise, j'ai sorti de quoi lire, ou faire semblant, juste histoire de poser mes yeux parce que j'avais déjà la tête ailleurs.
J'ai vu le jour décliner avec les kilomètres et la vitesse, et quand j'ai posé le pied sur le quai il faisait nuit.

J'ai attendu un peu que le monde s'éparpille de-ci de-là, que les valises soient tirées loin, j'ai attendu sur le banc, à coté de moi une petite fille qui plantait ses yeux droit dans les miens sans les détourner.
Ça m'a fait oublier mon cœur qui battait un peu trop vite.

J'ai vu la voiture dans la file d'attente, elle m'a fait de l’œil avec ses phares, je me suis glissée en vitesse, et on a filé.
T'es fatiguée? il me demande, parce que sinon on va faire un tour en centre ville?
Alors j'ai dit oui, on a posé la valise en coup de vent et on est repartis.

On a fait un petit tour, on aurait pu marcher toute la nuit que je l'aurais laissé me traîner par les rues et ruelles, on a fait un saut pour voir son chantier, et d'un coup j'avais pu envie de bouger.
Avec des si il m'a dessiné l'espace, j'ai regardé les étoiles par les grandes fenêtres ouvertes, et la rue nous a rappelés à elle.

On s'est posés boire un verre.
J'ai regardé la place, le monde, y'avait du bruit, et ses lèvres qui s'articulaient dans tout le brouhaha.

Et puis la fatigue d'un coup est tombée avec l'heure.

Et c'est dans ma main que les étoiles se sont mises à briller.

#ausoleilvenant#

mercredi 27 août 2014

#ilfautbienpartirpourmieuxrevenir#

A l'Atelier d'Grand Père, on a pris un brunch.
On a dû mettre nos GPS parce que je ne savais plus trop où c'était et que je faisais la surprise à Clochette.

Le soleil a décidé d'arriver alors que je m'en vais bientôt. Mais qu'importe, les derniers moments sont aussi les meilleurs parfois.
On a fait des photo, on a fait des sourires, on a laissé glisser le temps, et après un bref coup d'œil à la montre, il nous restait encore deux heures.

On a déambulé un peu.
J'ai fait des photos pendant que Clochette checkait les boîtes aux lettres pour retrouver sa cousine.
Elle habite dans la rue elle me dit.

On a laissé s'égrainer les heures, et d'un coup tout était écoulé.
On a couru pour ne pas louper le train.
C'était moins deux.
Réellement.

Un bisou avant de s'engouffrer par la porte.
Coup de sifflet.
Coucou essoufflé par la vitre.

En rentrant le cœur qui se serre.
Et cette phrase qui me revient:
Ah! Avec des si...
 
 
#ilfautbienpartirpourmieuxrevenir#

#Princesses#

La pomme, près des photos.
Nos photos dans l'hiver glacial.
Les cœurs de Bonheur.
Et les mots sur le frigo.
Tout y est.

Petit déjeuner de (jolies) reines.
Faut prendre des forces pour la suite.

Flânerie au paradis des filles.
Les princesses aux essayages.
Les princesses sous la pluie.
Les princesses à l'abri le temps d'un Bretzel.

Le Petit Prince.
Le Petit Prince aux yeux rieurs.
Et ses doigts au chocolat.
Les tatas gagas.

Confidences de vie.
Confidences de filles.
Et le rire du Petit Prince.

Tarte flambée.
Sa mine déçue.
On s'en moque, je lui dis, ce qui compte c'est d'être ensemble.

Ensemble, c'est tout.
Merci Anna.

#Princesses#

#Lesretrouvailles#

C'est sous les flocons, le bout du nez congelé, que je leur avais promis.
Au beau temps revenu, je leur ferai coucou.

J'ai pris mes billets, on a compté à rebours, J-5, J-4, J-3,...
J tout court, j'ai attrapé mon sac et j'ai pris la poudre d'escampette vite fait bien fait.

Elle m'attendait attablée en hauteur au café fermé, vu l'heure.
Les retrouvailles sont toujours aussi belles et intenses.

On a filé voir la cathédrale nous conter son histoire estivale, en buvant un verre.
Premières mises à jour à grand renfort de tartines chèvre-miel, attention mesdemoiselles, la terrasse ferme bientôt, on a mangé en deux temps trois bouchées.

Confessions nocturnes sur canapé douillet à boire un thé de Bonheur.
Et, toutes lumières éteintes, revenir à ses 12ans.

#Lesretrouvailles#

#aufeu#

On a regardé le monde à la télé.
Le monde s'entasser, partout, dans les rues déjà pleines.
Alors on s'est dit "Soyons-en".

On a pris nos cliques sans distribuer de claques, et on s'est laissé aller aux détours des rails.
Trop de monde en sous-terrain, trop de monde dans les wagons, trop peu d'air et d'espace.

La tour se dresse, imposante, et les rues commencent à s'éveiller.
On fait les fous, on se laisse aller à la légèreté ambiante, c'est bon d'être à Paris fou, c'est comme une liberté éphémère, ça emplit les poumons et la tête, et on se sent bien.

On a attendu d'être rejoints au pied des tracteurs endormis, les va-et-viens des uns, les allées-et-venues des autres, et nous, au milieu.

On l'a attrapé du bout des doigts, la Dame de Fer s'est réveillée, rouge, bleue, majestueuse en couleurs, on a voulu voir mieux, et on s'est avancés.

Se frayer un chemin.
Eviter les flaques.
Ne pas s'égarer.
Rouspéter des branches trop hautes, trop noires, trop là.

On a fini par s'arrêter.
Il ne nous est resté qu'un carré.
J'ai pesté silencieusement.

Et, en repartant, la Dame de Fer faisait la fière dans son habit de lumière.

#aufeu#
















 

lundi 25 août 2014

#vacoursvoleettaistoi#

Assises en terrasse.
Confidences sur thé glacé.

"J'ai envie de le voir, elle me dit, mais je me dis que c'est pas respectueux, tu vois..
- Pas respectueux de quoi?
- Eh bien le temps a passé, mais maintenant Il est là, Il sait qu'à un moment on était très proches.
- Oui et? Tu as des sentiments pour lui?
- Non non, mais je me dis qu'à l'inverse, je n'aimerais pas qu'Il me dise qu'Il a rendez-vous avec une "ancienne".
- C'est juste un problème de conscience, donc?
- Oui.
- Que feras-tu de ta conscience si tu apprenais qu'il est à l'autre bout du monde et que tu ne le verras plus?"

Elle boit un peu de thé.

"Va, je lui dis. Va pendant que tu peux, tant qu'il est là. Il comprendra.
Moi tu sais, je n'ai pas pu. Et l'Asie me l'a avalé. A coups de baguettes et de sourires bridés. Et aujourd'hui, il a disparu. Et il m'a fallu du temps pour ne plus être bancale."

Cœur serré sur fond de thé trop sucré.

#vacoursvoleettaistoi#

#unefaimdelouve#

A tout avouer, je me suis un peu invitée.
Et eux aussi d'ailleurs.

J'ai donc suggéré que Monsieur Thib joue les chefs cuistot pour la bonne cause: notre faim de loups.

Il a joué le jeu, j'ai ramené le dessert, en même temps Est-ce-qu'on aura encore la place suffisante? pas sûr pas sûr me dit Dame Conscience, aussi j'opte pour des petits desserts aux fruits.
Histoire de.

Je suis arrivée pour l'apéro, ils étaient tous déjà là, on a bu un coup, un coup à quoi? un coup à tout.
Tchin ont fait les verres, tchin on a tous fait, et on a picoré les apéros.
Le Boursin en vrac parce que pas en petits dés pour la salade. Mais, tu savais pas qu'il en existe un mieux? Et la mauvaise foi a juré que non, il n'y en avait pas dans le magasin.
NaNa a démenti mordicus silencieusement du coin des yeux.

Le cuistot s'est activé, il a joué de la poêle et du micro-onde, on a joué des pots de sauce et des feuilles de salade, et on s'est appliqués aux assemblages.
Attention chaud devaaaant et paf, le steak entre deux tranches de fromage.

On a ri comme des gamins des hamburgers des uns, on s'est moqués comme des ados des miettes qui tombent, j'ai dit "J'ai faim! J'ai faim!" et j'aurais mieux fait de me taire, les mecs ont ri de plus belle, jamais j'en mangerais trois.

J'ai marqué la pause, le temps de réfléchir, Est-ce-que j'ai bien la place?
Et NaNa de me regarder avec un air de "je ne peux pas t'aider".
On a tourné ça en pari futile, j'ai joué de ma fierté, 'faut dire aussi qu'en contrepartie Monsieur Sly devait s'enfiler la canette périmée de 2013, alors j'ai tenu le pari. Et j'ai gagné.

Notez: les perdants sont toujours mauvais et grincheux.

#unefaimdelouve#
 

mercredi 6 août 2014

#parcequonvientdeloin#

Parce qu'une promesse est une promesse et qu'on se doit de les tenir, j'ai rappliqué pour un weekend.
Avec ma grosse valise.
 
J'ai pris un peu d'avance, "au cas où" sur le trajet, c'est vrai, tous ces transports, c'est un peu le foutoir des fois.
 
En arrivant je l'ai cherché, j'ai attendu un peu qu'ilS arrivent, qui pouvait bien rajouter ce S? Et quand je l'ai aperçu, j'ai pris un coup de vieux, soudain.

J'ai calculé vite fait, deux ans déjà,
QUOI? Déjà?
Oui mais voilà ça grandit vite ces p'tites bêtes là. Et il m'a serrée fort dans ses bras.
 
Ah! ma cousine! Il me dit.
Ah! Mon Nico! Je lui dis.
Les liens du sang sont toujours les plus forts.
 
Je vais te bichonner, il me dit en poussant la valise. Et bien que l'aînée, je me sens petite.
On va boire un coup avec ses deux acolytes, y a des filles et leurs regards bullent comme les verres.
 
J'ai oublié.
Le trajet, la maison. Il reste des bribes.
Mais bon,  20 ans quand même..
On se fait la bise sans faire de bruit pour ne réveiller personne.
Elle nous a préparé un festin, vous voulez du melon? Avec du jambon. Vous voulez du fromage? Avec du pain. Vous voulez de la pizza? De l'eau? Du vin? De la tarte?
Et on mange en rigolant.
 
Et on parle comme si ça datait d'hier, comme si j'avais toujours été grande.
Faut dire aussi que tout le monde sait tout parce que la grand-mère raconte tout.
C'est un peu comme un livre, ma famille. On se tient tous à la page des uns des autres.
 
J'ai eu droit à la chambre des cousines.
Sans Princesse Luna qui a  boudé parce qu'elle ne pouvait pas dormir dedans.
 
En ouvrant un oeil, j'ai mis du temps à me repérer, beaucoup de changements ces derniers temps, ça fait un peu tourner la tête.
 
Au déjeuner une bonne tablée, Princesse Luna sur mes genoux qui me me glisse à l'oreille, les doigts salés des frites, bon, tu as le droit de dormir dans la chambre des cousines, même si t'es grande.
 
Princesse Luna qui pleure ses larmes de crocodile capricieux quand Nico m'embarque à Nancy-la-Coquette traîner notre couenne.
Je prends des photos, de la Pépinière, de la place Stanislas et de ses dorures, des rues, et des détails cachés. Clic clac c'est dans la boîte.
Une rue par-ci, une vitrine par-là, et nous voilà au K. C'est beau, c'est sombre un peu, et c'est chinois.
Avec des Bouddha.
 
Il m'emmène chez des cousins.
Retenez:
Les cousins de mes cousins sont mes cousins.
Même par alliance.
Soit.
Donc entre cousins et amis (les amis de mes cousins sont mes amis), on fait la fête.
Enfin, moi, la sauvage.
Je me sens vieille à les voir jeunes. Et je me fais petite.
 
Le réveil est difficile.
Les aïeux vont arriver. Les derniers de la lignée, avant que je ne rentre.
Je me suis apprêtée et je m'applique à dresser la table, Mam serait fière de voir comme on applique notre bonne éducation.
 
Ils ont vieilli, elle surtout, la dernière fois j'avais pas vu, la dernière fois elle enterrait son frère, mon grand père, ça lui faisait le 2eme coup sur coup à quelques mois, en tout on en dénombrait 3 sur les deux branches, Jamais deux sans trois dit le proverbe, on a prié pour que ça s'arrête.
Proverbe de merde.
 
En la voyant assise là, je me suis demandé comment ça pouvait arriver comme ça, et alors je me dis que toutes ces pertes, ça abîme le coeur et la tête.
 
Princesse Luna virevolte pour ouvrir en corolle sa robe qui tourne, regarde! Regarde! Et aux pieds ses ballerines souris.

On fait des photos pour mes curieux de Paris, pour les pages à mettre à jour.
Maman, Papa, Mamie, Papi.
Et l'heure a tourné.
Je me suis plongée dans un bouquin, une histoire de mariage foiré avec un enfoiré.
J'ai bien ri.
Et, quand j'ai ouvert les yeux, Paris m'accueillait chaleureusement.
 
 
#parcequonvientdeloin#