J'ai mis le réveil pour être large.
Pas question en ce jour tant attendu de jouer du timing.
Pas question en ce jour tant attendu de jouer du timing.
J'ai passé ma robe qui me faisait de l'œil, je me suis regardée dans le miroir en me disant bon, si elle ne me va pas, je peux encore me retourner.
Et j'ai trouvé qu'elle m'allait bof.
Du Rose? Vraiment?
Et j'ai souri.
J'ai couru chez la coiffeuse couper tout ce qui pendouille de malheur et de gris au bout de mes pointes, et j'ai envoyé à Mamzelle Bulle un avant après pour savoir si ça claquait, un peu comme dans les émissions télé de relooking mais moi je me relooke toute seule.
Je suis ressortie plus allégée, bien plus allégée, y'avait du soleil.
Je suis ressortie plus allégée, bien plus allégée, y'avait du soleil.
Du soleil dans la rue, du soleil sur le bitume, du soleil dans ma tête.
La première étape étant réglée, j'avais un peu de marge pour le début de la deuxième.
Celle du maquillage.
Le ciel s'est grisé d'un coup comme ma tête.
Et j'ai pris en pleine face le premier jet du Voilà.
DD joue des pinceaux dans son jardin.
Longtemps d'abord, et elle me regardait en me disant ne t'inquiète pas, je sais ce que je veux et ce que je fais pour toi, ça ira vite.
Longtemps d'abord, et elle me regardait en me disant ne t'inquiète pas, je sais ce que je veux et ce que je fais pour toi, ça ira vite.
L'eyeliner à dessiné un trait trop gros sur ma paupière, mais non tu es belle elle me dit, et moi j'ai envie de pleurer.
C'est pas le moment pour un caprice, on dirait à un enfant.
C'est pas le moment pour un caprice, je me dis.
Alors je garde mon trait trop gros et voilà.
Heureusement que j'avais pris ma robe, je l'ai enfilée pendant l'attente tatillonne.
Et finalement elle me va comme un gant.
Je ferme le décolleté avec une épingle pour pas que mes nichons se fassent la malle toute la soirée, il ne manquerait plus que ça que ça jase dans mon dos...
Les règles de décence sont miennes.
Et puis j'ai couru, et pour de vrai, parce qu'il me restait 30 minutes exactement.
30 minutes exactement pour: aller chercher mes chaussures (je vais quand même pas y aller en tongs), faire un trajet de 20minutes puis un autre de 10, et me garer pour aller à une mairie qu'il me faudra chercher.
A l'heure dite, j'étais devant la mairie.
Monsieur Thib attendait devant, semblait faire les cent pas. Il était bien beau dans son costume, j'ai eu envie de lui dire mais aucun mot n'est sorti je crois, je ne sais plus trop bien, je flottais dans une allégresse grise.
J'ai pris de plein fouet le deuxième jet du Voilà quand je l'ai vu apprêté et beau lui aussi dans son costume.
J'ai pleuré intérieurement, au fin fond, pour ne pas que les larmes me montent de trop. Et Miss Chloé a bien vu, alors elle m'a pris le bras l'air de rien.
La salle s'est remplie doucement, ça chuchotait dans tous les coins, troisième jet du Voilà quand les regards se sont croisés et que les lèvres ont articulé Bonjour en souriant.
Et puis on l'a devinée. On l'a attendue, le souffle court, tout s'est arrêté d'un coup, et elle est enfin apparue.
Miss Nana, de loin la plus belle princesse de D-day.
On a observé, rigolé, fait coucou, admiré, photographié, je me suis faite petite et quand en se retournant elle m'a jeté un coup d'oeil, j'ai eu envie de pleurer.
Ya eu le blabla, le oui pas dit comme prévu, et les alliances. Et les bisous pour clôturer le tout.
Le riz et les ronds de papier.
Et le soleil.
Des photos. Et quelques mots.
Et puis on a fait pouet pouet à la file indienne.
Pouet pouet dans la campagne, pouet pouet dans les bleds vides, pouet pouet pour les mariés, pouet pouet sans rythme.
Et quand ça se tait, y'en a toujours un pour relancer la mécanique.
On se gare un peu n'importe comment pourvu qu'on puisse repartir pas trop mal.
Les talons s'enfoncent dans l'herbe. Et on trinque tchin tchin aux mariés, tchin tchin aux amoureux, tchin tchin au bonheur.
Et j'ai le cœur serré.
Séance photo.
Cheese par-ci. Cheese par-là.
Et puis il est l'heure de passer à table.
Animations.
Paillettes.
Photos.
Rires aux larmes.
Le fraisier à nos pieds.
Et le bal.
Dans la valise, leur souhaiter la plus belle des éternités.
En repartant, le jour se lève silencieusement.
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