J'ai bien tout préparé.
J'ai fait ma valise en deux fois, espérant en m'y reprenant en alléger le poids.
Que nenni mes amis, j'ai dû trainer ma couenne dans les couloirs du métro.
Et pire: soulever la valise le temps des marches.
J'en ai bavé.
Comme un fait exprès, il faut que la SNCF se mette en grève LE jour où je me fais la malle.
A croire qu'ils se sont donnés le mot.
Comme j'étais un peu en avance, j'en ai profité pour flâner;
Tentant, ces liquidations totales tout doit disparaitre, mais je sens mon bras engourdi du poids de la valise et je me rappelle que j'ai dû tout tasser bien comme il faut pour tout embarquer.
Et je ne pars que 10 jours.
J'ai fait un détour au Starbucks.
Caramel Macchiato venti.
Oui madame, moi je prends les choses en grand.
Et mon nom sur le gobelet, au cas où je le perdrais en cours de route.
Faut dire aussi que je suis quand même bien chargée, et j'ai beau me dire qu'au retour je serai plus légère, je ne vois finalement pas vraiment en quoi.
De quelques grammes seulement peut-être, et encore, on ne sait jamais si je passais mon ourson sur les pistes la semaine prochaine, ça serait foutu.
En première classe.
La boulette qui débarque dans le wagon.
Je ne me sens pas vraiment à ma place, pourtant les gens ne sont pas prout prout, ils parlent un peu fort, en anglais.
Juste qu'il y a de la place, pas mal.
Et que le monsieur d'à côté s'installe après m'avoir dit bonjour.
Et qu'il y a des prises.
Mais pour une fois, mon téléphone est (suffisamment) chargé.
J'aime la première classe.
A l'écran, ils nous indiquent les arrêts. Et aussi où en est le trajet.
Et la température d'arrivée.
Ils devraient s'en passer.
Déjà qu'on a voyagé dans le coton pendant tout le trajet..
Ca surprend. Et en même temps pas tellement.
Au chaud dans mon siège, je me suis dit pendant 2h30 qu'avec tout ce brouillard partout, ça sentait la neige.
Je ne perds pas de temps.
Besoin de reprendre mes marques, le cœur qui se serre quand même un peu.
Je ne me perds pas, je sais où trouver quoi.
Et la valise que je traine comme un boulet sur les pavés.
M'en fous, j'ai quand même l'appareil à la main.
J'attends miss Clochette au chaud dans un café.
Ca sent bon la cannelle.
Je rigole des 2euros 70 d'addition pour mon chocolat chaud.
Et des bretzels apéro que le serveur me ramène quand je lui en demande un "vrai".
Je me plonge dans le nouveau roman d'Anna.
Et je dévore les pages.
A fond les marrons.
On se retrouve au feu.
Comme si c'était hier.
Resto en tête à tête.
Un an et demie à raconter de vives voix.
Comme quand on réajuste les pointes d'un coup de ciseau, on réajuste nos histoires d'un coup d'anecdotes.
La couronne de l'avant sur la table basse me rappelle ce poème allemand:
Advent Advent
Ein Lichtlein brennt...
"La maison est le reflet de soi."
Leur nid et leur simple reflet.
L'équilibre du Bonheur serein.
#deretouràStrasbourg#
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