Ça nous a tous secoués, une semaine entière.
Une semaine entière sur le vif, à guetter, trembler presque, le sujet de toute la presse, dans toutes les bouches, sur tous les visages.
Une semaine à craindre, à espérer la fin, à se dire "mais quand est-ce-que ça va s'arrêter?", à se dire que c'est un début, juste un début.
Début de quoi?
Une semaine polémique, où il faut démêler les nœuds, les esprits étriqués, pas d'amalgame cousin, pas de fausse idée les autres. Et au coin des rues, les tensions.
Et puis alors, l'union. A très grande échelle, on se serre les coudes pour faire face.
On finit par trouver des dérisions, on finit par rire, on dessine, on scande, on se rassemble, non, ce n'est pas une manif' enfin Lauriane, c'est un rassemblement, c'est important ce mot-là, et la nuance, et puis on plaque tout pour se joindre aux autres.
Une goutte dans la marée.
Les métros sont pleins, le parcours n'est pas le bon mais on s'en fout, pancartes brandies, voix unies, on chante à tue-tête cette Marseillaise, coudes à coudes on avance pas à pas, on se meut tous dans un même rythme, un même sens, petits grands moyens.
Oui mais, Charlie pour quoi?
Oui mais, Charlie c'est qui?
Oui mais, Charlie est où?
Charlie dans la rue, sur les murs, sur la toile, dans les restos, sur les voitures, dans le métro, sur les unes, y'a même des journaux qui ont préparé des pancartes exprès.
Charlie dans nos bouches, Je suis Charlie, du bout de nos doigts qui pianotent les téléphones, les claviers, les stylos, Tu es Charlie, Nous sommes Charlie.
Liberté, Nous voilà.
Le Froid nous glace, le Jour décline, les Heures tournent avec nos pas.
On se réconforte comme on peut.
On s'étonne que même nos aînés soient allés s'exprimer; on ne dit jamais vraiment grand chose au fond.
Et c'est comme un soulagement, dans ce Monde qui va si mal, de voir qu'on est encore capables de marcher à l'unisson.
Que l'Histoire ne s'oublie pas, finalement.
Et qu'on peut encore se démerder pour nos grandes causes.
Même plus peur.
#JeSuisCharlie#
"Il faut s'aimer, et puis il faut se le dire, et puis il faut se l'écrire"
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