mercredi 6 août 2014

#parcequonvientdeloin#

Parce qu'une promesse est une promesse et qu'on se doit de les tenir, j'ai rappliqué pour un weekend.
Avec ma grosse valise.
 
J'ai pris un peu d'avance, "au cas où" sur le trajet, c'est vrai, tous ces transports, c'est un peu le foutoir des fois.
 
En arrivant je l'ai cherché, j'ai attendu un peu qu'ilS arrivent, qui pouvait bien rajouter ce S? Et quand je l'ai aperçu, j'ai pris un coup de vieux, soudain.

J'ai calculé vite fait, deux ans déjà,
QUOI? Déjà?
Oui mais voilà ça grandit vite ces p'tites bêtes là. Et il m'a serrée fort dans ses bras.
 
Ah! ma cousine! Il me dit.
Ah! Mon Nico! Je lui dis.
Les liens du sang sont toujours les plus forts.
 
Je vais te bichonner, il me dit en poussant la valise. Et bien que l'aînée, je me sens petite.
On va boire un coup avec ses deux acolytes, y a des filles et leurs regards bullent comme les verres.
 
J'ai oublié.
Le trajet, la maison. Il reste des bribes.
Mais bon,  20 ans quand même..
On se fait la bise sans faire de bruit pour ne réveiller personne.
Elle nous a préparé un festin, vous voulez du melon? Avec du jambon. Vous voulez du fromage? Avec du pain. Vous voulez de la pizza? De l'eau? Du vin? De la tarte?
Et on mange en rigolant.
 
Et on parle comme si ça datait d'hier, comme si j'avais toujours été grande.
Faut dire aussi que tout le monde sait tout parce que la grand-mère raconte tout.
C'est un peu comme un livre, ma famille. On se tient tous à la page des uns des autres.
 
J'ai eu droit à la chambre des cousines.
Sans Princesse Luna qui a  boudé parce qu'elle ne pouvait pas dormir dedans.
 
En ouvrant un oeil, j'ai mis du temps à me repérer, beaucoup de changements ces derniers temps, ça fait un peu tourner la tête.
 
Au déjeuner une bonne tablée, Princesse Luna sur mes genoux qui me me glisse à l'oreille, les doigts salés des frites, bon, tu as le droit de dormir dans la chambre des cousines, même si t'es grande.
 
Princesse Luna qui pleure ses larmes de crocodile capricieux quand Nico m'embarque à Nancy-la-Coquette traîner notre couenne.
Je prends des photos, de la Pépinière, de la place Stanislas et de ses dorures, des rues, et des détails cachés. Clic clac c'est dans la boîte.
Une rue par-ci, une vitrine par-là, et nous voilà au K. C'est beau, c'est sombre un peu, et c'est chinois.
Avec des Bouddha.
 
Il m'emmène chez des cousins.
Retenez:
Les cousins de mes cousins sont mes cousins.
Même par alliance.
Soit.
Donc entre cousins et amis (les amis de mes cousins sont mes amis), on fait la fête.
Enfin, moi, la sauvage.
Je me sens vieille à les voir jeunes. Et je me fais petite.
 
Le réveil est difficile.
Les aïeux vont arriver. Les derniers de la lignée, avant que je ne rentre.
Je me suis apprêtée et je m'applique à dresser la table, Mam serait fière de voir comme on applique notre bonne éducation.
 
Ils ont vieilli, elle surtout, la dernière fois j'avais pas vu, la dernière fois elle enterrait son frère, mon grand père, ça lui faisait le 2eme coup sur coup à quelques mois, en tout on en dénombrait 3 sur les deux branches, Jamais deux sans trois dit le proverbe, on a prié pour que ça s'arrête.
Proverbe de merde.
 
En la voyant assise là, je me suis demandé comment ça pouvait arriver comme ça, et alors je me dis que toutes ces pertes, ça abîme le coeur et la tête.
 
Princesse Luna virevolte pour ouvrir en corolle sa robe qui tourne, regarde! Regarde! Et aux pieds ses ballerines souris.

On fait des photos pour mes curieux de Paris, pour les pages à mettre à jour.
Maman, Papa, Mamie, Papi.
Et l'heure a tourné.
Je me suis plongée dans un bouquin, une histoire de mariage foiré avec un enfoiré.
J'ai bien ri.
Et, quand j'ai ouvert les yeux, Paris m'accueillait chaleureusement.
 
 
#parcequonvientdeloin#
 
 
 




























 

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